LA CR 28 RENCONTRE EMMANUELLE WARGON, SECRÉTAIRE D'ÉTAT AUPRÈS DE LA MINISTRE DE LA TRANSITION ÉCOLOGIQUE ET SOLIDAIRE.

Pour conclure son déplacement en région Centre-Val de Loire débuté ce mercredi, la Secrétaire d'État auprès de la ministre de la Transition écologique et solidaire, Emmanuelle Wargon, accompagnée de la préfète du département, Sophie Brocas, était ce vendredi 20 septembre 2019, en Eure-et-Loir.

À l’occasion de ce déplacement, la Coordination d’Eure-et-Loir (CR 28), représentée par ses deux vice-présidents Aurélie Hallain et Philippe Ribault, ainsi que d’un des membres de son conseil d’administration, Vincent Chenu, lui a proposé une entrevue afin de s’entretenir des sujets d’actualité. L’objectif de cette délégation de la CR 28 étant notamment de déconstruire toutes les idées reçues, afin que chacune de ses décisions sur le sujet soit prise en toute connaissance de causes.

De nombreux sujets ont été abordés lors de cet entretien, dont notamment les ZNT (Zones de Non-Traitement), le Glyphosate, l’article 44 des EGA qui n’est toujours pas réellement appliqué, etc.

Les ZNT : À qui la charge ? Quelle est la valeur d’une AMM ?

Au sujet des ZNT, la CR 28 interroge : pourquoi remettre en cause les produits ayant reçu une AMM (Autorisation de Mise sur le Marché), car alors cette AMM ne veut donc rien dire ? Mais également, qui prendra à sa charge cette bande non traitée, qui ne se traduira que par de nouvelles contraintes pour nos agriculteurs ? Les membres de la délégation précisent également, forts de leur connaissance du terrain, que les buses qui permettent de diffuser les produits sanitaires sont aujourd’hui d’une très grande précision : « quand on traite en rive de champ, les produits ne vont pas sur la culture d'à côté, alors que cette rive est à seulement quelques centimètres. »

Madame Wargon répond s’appuyer sur les recommandations de l’ANSES, et préconise des ZNT de 5 à 10 mètres pour protéger les riverains, mais ne répond pas factuellement aux autres points soulevés.

Le glyphosate retrouvé dans les urines des consommateurs : La faute des agriculteurs français ?

La CR 28 a rappelé qu’en France, l’utilisation du glyphosate est extrêmement différente de celle faite dans les pays desquels nous importons pourtant une grande partie de l’alimentation française. En France, l’utilisation se fait à une dose de 2 L par hectare au maximum, et uniquement pour nettoyer les champs des mauvaises herbes (adventices) entre deux productions, pour ensuite semer. Pour les produits importés du Brésil, Canada ou des Etats-Unis, les OGM sont autorisés, et sont résistants au glyphosate. Ce n’est alors pas une terre nue mais la production destinée à la consommation qui est directement pulvérisée, à des doses jusqu’à 10 fois supérieures à celles autorisées en France. À noter que Bruxelles a relevé les LMR (Limites Maximales de Résidus) sur certaines cultures, uniquement pour en favoriser l’importation.

On peut alors légitimement se poser la question suivante : quand on retrouve des résidus dans les urines des consommateurs français, est-ce vraiment du aux méthodes des agriculteurs français ?Après avoir entendu cela, Mme WARGON ne s’est pas exprimée sur le sujet. Bien qu’ayant semblé à l’écoute, le dialogue est à sens unique sur ce point, et la Secrétaire d’État à la transition écologique et solidaire ne formule aucun commentaire.

Emmanuelle Wargon s’engage à suivre de près l’application de l’article 44 de la loi Egalim, loi issue des États généraux de l’alimentation.

La CR 28 a confié son inquiétude à la Secrétaire d’Etat sur les manquements dans l’application de l’article 44 de la loi Egalim. Comme cela a été mentionné dans un courrier du 4 juillet 2019 adressé par la coordination rurale aux sénateurs et députés, les chiffres sont sans appel. (Lire le courrier ) Depuis 2000 les importations ont presque doublé en France (+ 87 %) et entre 10 à 25 % des produits importés en France ne respecteraient pas les normes minimales imposées aux producteurs français.Madame Wargon s’engage donc à se pencher sur la question, car elle pensait que cette loi était appliquée correctement. Elle a aussi mentionné le fait que cette loi permet aux agriculteurs d’être mieux payés, ce à quoi la CR 28 a répondu que même si c’est l’objectif de cette loi, il est loin d’être atteint. De nombreux agriculteurs sont encore aujourd’hui forcés de vendre à perte, les prix étant fixés par le marché mondial.

Produits importés, épandage la nuit, molécules interdites en agriculture et utilisées chez les particuliers : La CR 28 veut lutter contre les idées reçues sur l’agriculture.

Trop de produits agricoles importés ne respectent pas les normes françaises et européennes. Quand on leur explique aux consommateurs qu'on importe des produits agricoles qui ne respectent pas nos normes on a l'impression qu'ils le découvrent car ils ont l'impression de manger des produits de qualité.Quand les agriculteurs traitent tôt le matin ou tard le soir, c’est pour profiter des bonnes conditions hygrométriques et non pas pour se cacher.Certaines molécules interdites en agriculture depuis des années car dangereuses sont autorisées aux particuliers pour leurs animaux, chien et chat avec les pipettes et colliers anti-puce, et anti-tique ou sont aussi utilisés sur la tête de nos enfants avec les shampoings anti-poux (cas du fipronil et lindan).La CR 28 suivra les dossiers abordés lors de cet entretien avec et Emmanuelle Wargon, Secrétaire d'État auprès de la ministre de la Transition écologique et solidaire, notamment le suivi sur l’application de la loi Egalim, sur les décisions prises quand aux ZNT, mais aussi sur le plan protéines qui est en cours de rédaction. La CR 28 demande qu’il soit conçu en bonne intelligence et qu’il permette enfin des prix rémunérateurs aux agriculteurs, car aujourd’hui encore, ce n’est pas le cas.

Dans la même catégorie

CR 45
CR 45
CR 41
CR 36