Le 5 juillet dernier, lors du comité de rénovation des normes agricoles (CORENA), spécifique à la question des produits phytosanitaires, la Coordination Rurale et son partenaire Audace sont revenus sur la question des nombreux produits phytosanitaires dont l’utilisation est interdite en Europe mais qui sont pourtant contenus dans certaines denrées importées.

Le ministère de l'Agriculture reconnaissait, en février dernier, qu'une centaine de substances actives (SA) interdites en Europe pour des raisons de toxicité sur l'Homme, sur les animaux et/ou sur l’environnement étaient retrouvées dans des produits importés avec des limites maximales de résidus (LMR) supérieures à la limite de détection.

Lors de cette réunion, la DGAL est intervenue afin de préciser qu'il faudrait passer par une saisine de l'EFSA (l'agence européenne pour la sécurité des aliments), puis par un passage en comité avec tous les Etats membres et la Commission européenne. Autrement dit, à l'exception de 2 ou 3 SA néonicotinoïdes dont les LMR pourraient être réduites à zéro assez rapidement, il faut miser sur un délai qui se compte en années plutôt qu'en mois : une aberration !

Pour la CR, il est totalement inacceptable et scandaleux de devoir attendre aussi longtemps : il n'est pas seulement question de « simple » distorsion de concurrence, mais aussi de santé publique (humaine, animale et/ou environnementale) ! Nous nous demandons bien à quoi a servi la Présidence Française de l'Union européenne !

Enfin, concernant les nouvelles contraintes à visée environnementale sur les produits phytosanitaires que l'Europe cherche à imposer, il n'aura échappé à personne que les consommateurs boudent les productions plus vertueuses car devenues trop chères pour eux.

Produire des denrées agricoles toujours plus vertueuses a un coût que les producteurs et les consommateurs français ne pourront pas supporter indéfiniment. La montée en gamme doit répondre à une demande.

À quoi servirait-il d'amener l'Europe vers une agriculture aussi vertueuse si c'est pour produire des denrées que plus aucun consommateur ne pourrait acquérir ?

Pour continuer de manger, les consommateurs se tourneront alors vers des produits d’importation moins chers mais aussi moins disants sur le plan sanitaire, environnemental et social. Les agriculteurs français, victimes d’une surproduction et d’une saturation de leurs marchés, continueront de disparaître faute de débouchés et de revenus décents.

La CR le martèle : faire correspondre la production à la demande et protéger nos modes de production https://www.coordinationrurale.fr/importations/

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