Fin avril, le Conseil d’État a décidé d’annuler la liste des cultures considérées comme non-attractives, dont la vigne, pour les abeilles et les autres insectes pollinisateurs. La section viticole de la Coordination Rurale estime qu’empêcher les viticulteurs de travailler au moment de la floraison est un non-sens !

 

En quoi consiste exactement la décision du Conseil d’État ?

Cette liste, établie en mars 2022 dans le cadre de la publication de l’arrêté « abeille », répertoriait les cultures qui ne sont pas soumises aux contraintes horaires pour un traitement en floraison sauf en cas d’indication contraire par l’AMM.

Même si des études fournies par le ministère de l’Agriculture attestent que la vigne n’est pas mellifère, le Conseil d’État estime que ce n’est pas suffisant et annule la liste de culture non-attractives pour les abeilles.

 

Comment traiter les vignes ?

Ainsi, de l’ouverture des premières fleurs à la chute des pétales des dernières fleurs et quel que soit le mode d’application des produits, les viticulteurs pourront utiliser les produits avec la mention « application possible en floraison » et les insecticides ou acaricides portant l’ancienne mention abeille 2h avant à 3h après le coucher du soleil.
Les fongicides, herbicides ou adjuvants, sans phrase relative à un danger pour les abeilles ou à une interdiction en période de floraison, pourront être utilisés uniquement après le broyage des couverts en inter-rangs attractifs en fleurs, et toujours en respectant les contraintes horaires imposées par l’arrêté.

Cependant, des exceptions sont possibles afin d’adapter les horaires :
– traitement des ravageurs à activité exclusivement diurne et que la plage horaire de 5h ne permet pas d’assurer une protection efficace de la culture traitée ;
– traitement fongicide à appliquer rapidement compte tenu de l’urgence liée au développement d’une maladie, comme le mildiou, sans possibilité de différer le traitement ou de restreindre sa mise en œuvre à la plage horaire des 5h en fin de journée ;
– traitement dans le cadre d’une lutte obligatoire comme la flavescence dorée.

« Cette décision est un non-sens quand on sait qu’il n’y a pas d’abeille au moment de la floraison de la vigne », s’insurge Xavier Desouche, responsable de la section viticole de la CR. « On nous impose une fois de plus des contraintes purement franco-françaises qui profitent aux produits importés, sans que la perte de concurrence ne soit compensée. L’interdiction de principe des traitements en période de floraison (pré et post floraux) conduira à des conséquences économiques lourdes. »

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