Le plan pour la performance énergétique des exploitations vient d’être présenté à la presse par le ministre de l’Agriculture. Il a été opportunément raccroché au grand plan de relance, même s’il a été conçu bien avant le début de la crise.
La Coordination Rurale a été la première à alerter Michel Barnier et son prédécesseur sur la vraie et grave question de l’autonomie énergétique, c’est à dire de savoir comment l’agriculture pourrait continuer à nourrir les populations dans un contexte de disparition programmée du pétrole. Si Dominique Bussereau était resté sourd à ces avertissements, Michel Barnier a lui saisi l’importance de ce problème et a souhaité qu’il soit traité dans les débats du Grenelle de l’Environnement.
Malheureusement les structures et les filières de l’agriculture, toujours friandes d’activités lucratives à exercer dans le domaine agricole et à financer par les agriculteurs, ont réussi à réduire ce grand chantier de l’autonomie énergétique à la seule performance énergétique.
C’est ainsi que plutôt que de mener une recherche active et ambitieuse en matière d’autonomie énergétique, le plan se limite principalement à financer 100 000 diagnostics énergétiques et à proposer aux agriculteurs des bancs de réglage de leurs moteurs de tracteurs, voire des cours de conduite économique !
La CR demeure persuadée que ni la France ni l’Europe n’ont pris la vraie dimension du problème de notre grave dépendance énergétique, qui fait directement dépendre notre future sécurité alimentaire du bon vouloir ou de la capacité de nos fournisseurs de pétrole à satisfaire la demande mondiale.
La CR continuera de réclamer une véritable politique innovante et visionnaire dans ce domaine, permettant à l’agriculture de continuer à jouer son rôle vital pour l’humanité.
