Si la CR Nationale a aujourd'hui 18 ans, c'est à dire l'âge de la majorité, la CR55 a elle 7 ans qui est l'âge de la raison. Raison d'avoir insisté depuis 18 mois pour accéder à la CDOA ! Droit que l'on s'était vu refuser par 2 préfets successifs, argumenté par je ne sais quel article de loi. Alors en mai dernier, nous fûmes une dizaine à nous présenter "illégalement" à la DDT à Bar le Duc et donc à siéger à la CDOA. Au bout de quelques minutes, nous nous sommes vu proposer une concertation avec les autres syndicats pour débloquer cette situation. La Confédération Paysanne accepta immédiatement de céder un siège et la FDSEA en fit de même avec des visages d'une réjouissance qui faisait plaisir à voir. Preuve qu'avec de la ténacité et de la pugnacité on peut arriver à des résultats. Sachez également qu'en 2011, a vu le jour en Meuse "FARRE", résultat de quelques illuminés de la FDSEA qui veulent rendre l'agriculture dite raisonnée par une certification obligatoire. Sachez que les agriculteurs raisonnables n'ont pas besoin de certificats, ils ont besoin de liberté pour travailler dans la sérénité. Je conseille donc à ces apprentis sorciers de la mettre en veilleuse afin que leurs idées soient en voie d'extinction.

Raison également quand la CR a eu le courage depuis sa création de comparer la FNSEA à une mafia. En effet, la presse généraliste s'est fait écho il y a 1 mois de l'argent caché des syndicats et parmi eux en 1ère ligne : la FNSEA. Ce syndicat d'Etat pèserait près de 31 millions d'euro dont la moitié en trésorerie disponible alors que les cotisations ne représenteraient qu'environ 5 millions. Quant à la publication de ses comptes qui est pourtant obligatoire depuis août 2008, la FNSEA va même jusqu'à faire savoir qu'elle ne le réalisera que fin 2012. Depuis que ces articles de presse sont parus et comme dans tout bon système mafieux qui se respecte, il faut savoir que le rapport du député Perruchot concernant les principaux syndicats est censuré donc interdit de publication. Mais c'était finalement logique quand on s'appelle Beulin de vouloir garder sa part du gâteau. En parlant de syndicat d'Etat, comment ne pas mentionner que lors de la visite du Président de la République dans le Gers fin novembre, celui-ci n'a invité que les représentants de la FDSEA et des JA. Scandaleux quand on sait que ce département est le fief historique de la CR en qu'en plus, la CR est le 1er syndicat dans ce département. D'ailleurs ce jour là, Nicolas Sarkozy n'était venu écouter personne mais il avait sélectionné des personnes pour venir l'écouter et l'applaudir, campagne électorale oblige. Une preuve de plus du mépris dont nous sommes l'objet par un homme qui en 2007 avait fait du pluralisme syndical une priorité.

Si chacun sait qu'il y aura des élections présidentielles et législatives au printemps prochain, notre avenir, nous agriculteurs, sera également conditionné par le résultat des élections professionnelles dans un an où la CR a pour mission de fortement augmenter son score de 2007 et de gagner plusieurs chambres. En tous les cas, la FNSEA ne devra plus être majoritaire, cela serait dramatique pour nous agriculteurs et notre liberté d'entreprendre. Surtout depuis l'arrivée de Xavier Beulin à sa tête, les choses sont encore plus claires concernant l'intégration et l'asservissement des paysans. Cet homme que se dit agriculteur est plus un agro-industriel ou un financier. Votez FNSEA avec ce personnage à sa tête, c'est comme si vous confiez vos poules à un renard.

Vous producteurs laitiers, ne devez pas oublier la grève du lait où la FNSEA à tout fait pour casser le mouvement et était partenaire des industriels. Ces tristes personnages veulent aujourd'hui nous enfermer dans la contractualisation avec un ministre qui nous dit que c'est une garantie de revenu alors que l'on ne parle même pas de prix : une escroquerie pure et simple encouragée par la profession. La CR est force de proposition que ce soit en lait avec l'APLI et la Conf' avec la naissance d'une organisation de producteurs forte, une régulation nécessaire pour obtenir des prix rémunérateurs, indispensables pour la survie des exploitations, que ce soit en grains avec la liberté de commercialisation, des prix rémunérateurs là aussi plus que des primes, nécessaire à la dignité et à la survie de l'agriculteur. N'oublions surtout pas qu'en 25 ans, nous sommes passés de 1 400 000 agriculteurs à 600 000 aujourd'hui avec une accélération de la chute ces 10 dernières années où nous avons perdu 25% des agriculteurs. Tout ceci dans le silence assourdissant du syndicat cogestionnaire où Philippe Mangin se permit le luxe de confier à ses fidèles en réunion que le nombre d'agriculteurs importait peu puisque les terres seraient toujours cultivées. Voilà notre différence majeure, ils veulent de l'agriculture sans agriculteurs, nous voulons des agriculteurs nombreux et forts pour le maintien de l'agriculture. Deux options bien différentes que vous serez appelez à trancher dans un an. L'avenir vous appartient. Philippe THOMAS Président de la CR55

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