M. le Sous-Préfet a souhaité rencontrer la CR 79 afin de faire ensemble un tour d'horizon sur les problèmes qui préoccupent le monde agricole actuellement. Vous trouverez ci-dessous, l'essentiel de notre échange.

  • Sécheresse : Le printemps de cette année a été marqué par une période de dure sécheresse et nous avons à ce sujet rencontré le 16 Mai dernier, son prédécesseur Mr Polenceaux, pour lui exposer la situation ainsi que les diverses mesures que nous attendions de la part des pouvoirs publics. Le département a été classé sinistré et une commission calamité s'est mise en place. Après expertise sur le terrain, il a été défini un taux de perte de 30% pour les prairies. Des formulaires furent adressés aux éleveurs en vue des premières aides qui ont été versées pour le 15 Septembre. (Ceci annoncés par le Président de la république dans les médias).
Le taux de perte étant assez bas, beaucoup d'éleveurs ont reçus un courrier leur annonçant que leur taux de perte se situait en dessous des 13% requis et ainsi n'ont pu avoir droit aux aides. Des dégrèvements d'impôts ont été versés mais leur montant, comparé à celui de l'an dernier, est plutôt ridicule. Cette sécheresse a contraint les éleveurs à acheter des fourrages à des prix prohibitifs. Certains éleveurs ont semés des dérobés pour récolter à l'automne et pour d'autres ils ont été obligés de ressemer des prairies pour la deuxième année consécutive, l'année 2010 ayant aussi subi une sécheresse.
  • Viande Bovine : Si les cours sont un peu meilleurs, certains éleveurs ont décapitalisé au printemps par manque de fourrage. Le marché se retrouve actuellement avec moins d'animaux et l'exportation tire les prix vers le haut. Personne ne peut affirmer que cette situation va durer. Même avec cette embellie, pour nous les cours sont toujours à un niveau insuffisant.
Une aide à l'engraissement va être mise en place pour les jeunes bovins ( J.B.). Nous souhaitons qu'elle soit effective à partir du premier animal et qu'elle ne soit pas versée qu'à ceux qui engraissent à partir de 50 voir de 100 J.B. comme le projet le prévoit. Cela va à l'encontre de la logique d'occupation du territoire. Ce que nous souhaitons aussi, c'est que les marchés comme celui de Parthenay puissent continuer à exister chaque mercredi et que les cotations des animaux continuent à y être publiées. Nous ne souhaitons pas que les cotations soient établies uniquement par les groupements et France Agrimer. Quant à la contractualisation, qui se discute pour le lait actuellement, nous ne souhaitons pas qu'elle soit obligatoire pour les bovins.
  • Ovins : Si les cours sont un peu meilleurs comme en viande bovine, les éleveurs ont subis deux sécheresses consécutives et les coûts de production ne cessent d'augmenter.
  • Lait : Notre section laitière O.P.L. adhère à l'E.M.B. et nous travaillons en partenariat avec l'APLI. Le sujet d'actualité étant la contractualisation, notre section laitière a élaboré au niveau national un projet. Une réunion est prévue pour présenter ce projet à l'ensemble des producteurs du département le 8 Novembre à 20 h 30 à la salle du théâtre de Secondigny.
Il y a aussi les producteurs de lait de chèvre. Maintenant, il y a de grosses unités de production et comme en lait de vache un seul industriel face aux coopératives. Elles envisagent de baisser le lait de 40 à 50 euros, les 1000 litres. Étant donné la hausse des coûts de production, cela risque de causer des problèmes chez beaucoup d'éleveurs.
  • Equarrisage : Nous sommes intervenu cet été auprès de Madame la Préfète au sujet de l'équarrissage (service payant) car, pour le ramassage des animaux morts, le service ne venait parfois qu'une semaine après. Des problèmes ont été constatés à Châtillon sur thouet, Amailloux et à St Martin du Fouilloux. Mr Seinger le Directeur Départemental Adjoint des Services Vétérinaire, nous demande à ce sujet des éléments plus précis mais les adhérents ont voulu garder l'anonymat. Nous pensons que, comme pour les contrôles dans les exploitations notamment pour le bouclage, des contrôles inopinés pourraient se faire aussi pour l'équarrissage.
  • Céréales : Suite à la sécheresse, les rendements de blé, colza et orge sont en baisse d'environ 30% dans la plupart des exploitations. Les cours actuels, 180 euros tonne avec les aides, couvrent juste les charges surtout que le prix des différents intrants, les engrais, l'entretien du matériel sont toujours en hausse. Il y a aussi le problème des CIPAN. Par un courrier du 28 juillet, nous avons demandé à Madame La préfète de lever l'obligation de couverture des sols. Dans le courrier de réponse, elle nous indique que cela est une mesure européenne et qu'il n'est pas possible d'y déroger. Mais elle ne répond pas sur le coût que cela représente pour les agriculteurs soit 65 euros par hectare et ce pendant que les différentes aides sont chaque fois revues à la baisse.
  • Carburant : Un autre problème, c'est celui des carburants : là aussi, encore une augmentation de charges pour les agriculteurs. Nous avons appris par voie de presse que l'aide fiscale de 5 euros par hectolitre au titre de la TIPP allait être supprimée.
De plus, à partir du 1er Novembre tous les agriculteurs auront l'obligation d'employer le GNR, ce qui se traduit encore par une augmentation de 2 euros par hectolitre. On compte en moyenne 100 litres de carburant pour cultiver un hectare ce qui fait pour une exploitation de 100 ha, 700 euros de charges supplémentaires et en élevage cela peut être plus élevé. On parle aussi que des automoteurs ayant déjà l'obligation depuis le mois de mai auraient eu des problèmes avec les pompes d'injection. Toutes ces hausses ne peuvent être répercutées sur nos prix de vente. Face aux problèmes rencontrés par les agriculteurs, il a été décidé de verser les aides PAC au 17 Octobre ce qui constitue une avance mais ne règle en rien les problèmes. Autrefois, elles étaient versées à cette date ce qui auraient dû continuer. Pour se rendre compte des aides versées, il faut consulter le site de télépac. Lorsqu'un agriculteur dépose son dossier, il a 10 jours pour vérifier s'il y a une erreur. S'il ne consulte pas, il ne s'en aperçoit pas et il peut être gravement pénalisé. Tout le monde n'a pas Internet, il faudrait un courrier qui avertisse l'éleveur. De plus, des sommes sont versées avec des pourcentages d'aides dont on ne sait jamais à quoi ils correspondent et il y a parfois des grands retards (on a vu cette année au printemps avec les MAE). Nous, à la Coordination Rurale, on a toujours revendiqué un calendrier précis de la part des pouvoirs publics pour le paiement des différentes aides afin que les éleveurs puissent organiser leur trésorerie en fonction des différentes charges et remboursement qui eux arrivent à date fixe. Nous avons aussi chaque année des plaintes d'éleveurs et aussi de céréaliers qui ont des dégâts de sangliers. Nous souhaitons aussi participer à l'élaboration du prochain schéma départemental de gestion cynégétique. Nous avons aussi conscience que le pays est en crise et qu'il n'y a plus d'argent dans les caisses. Personnellement, je me demande comment les agriculteurs vont pouvoir tenir avec des prix aussi bas. Beaucoup de production sont au même prix qu'il y a 25 ans et n'ont pas suivit l'évolution du coût de la vie. Ce n'est pas par hasard s'il y a des suicides parfois. Le Président Départemental, M. GERMOND.

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