En matière d'environnement, il est toujours de bon ton de montrer du doigt l'agriculteur et en conséquence de proposer des sanctions financières ou des taxations à répétition.
C'est ce que vient de faire le CESE. Il est apparu "intelligent" à cette institution de demander la taxation des engrais qui permettrait sans doute lde diminuer leur utilisation. Il serait très intéressant de savoir combien, parmi ces illustres personnages, achètent et connaissent les prix des engrais dont ils se préoccupent ?



Chaque agriculteur lui, réfléchit à deux fois avant d'acheter les éléments nécessaires aux plantes.

Au CESE, combien ( encore une fois ) parmi ces illustres personnages, savent comment se forme le prix des engrais ?

Certainement pensent-ils que les fabricants établissent leur prix de revient, y ajoutent une marge nécessaire pour obtenir la rentabilité nécessaire et se comportent comme tout commerçant. Que nenni ! Chaque année, c'est le niveau des récoltes et des prix des grains qui font les prix des engrais.

Les prix des engrais ne sont pas formés par un prix de revient et une marge , mais bien en fonction de la capacité financière des agriculteurs. C'est comme cela que nous avons eu, par exemple, un doublement des prix en 2007 pour faire la récolte 2008.

Ce qui est dramatique dans notre société, c'est la déconnexion totale des décideurs de l'économie dans laquelle ils vivent.

Alors, taxez, sanctionnez, soyez dans la « bien-pensance » du moment. Et puisque déconnexion il y a, allez-y, demandez dans le même temps une nourriture bon marché en vous imaginant, et, en ne vous salissant pas les mains, qu'il est possible de produire bon marché et de façon compétitive une nourriture indispensable.

Oui la France est fâchée avec l'arithmétique mais à ce point là, il y a lieu de s'inquiéter, quant aux "Bobos" qui s'imaginent que sans rien on va se nourrir sans difficulté. Il y a des jours difficiles qui se préparent.

Ne produisons rien, ou beaucoup moins, diminuons en conséquence nos achats et nos ventes, moins de transports, moins de recettes, moins d'emplois et suppression de la pollution ?

A l'époque de Charlemagne, il n'y avait aucune chimie, tout était naturel comme la mort. L'espérance de vie était alors de trente ans. Aujourd'hui certains vivent avec une nostalgie qui tient du délire.

Allons, mes amis agriculteurs, haut les cœurs, assistons malgré nous à l'effondrement de la rationalité, nous n'allons pas au désastre, nous y courrons...


Jean-René Gouron

Dans la même catégorie

CR 86
CR 86
Paroles d'agriculteurs
CR 86