Le 5 avril dernier, l’ICANN (Internet Corporation for Assigned Names and Numbers), le coordinateur mondial des identifiants Internet, a décidé de reporter de 2 mois la création des noms de domaines « .vin » et « .wine ».
Les négociations qui se sont tenues du 22 au 27 mars à Singapour n'ayant pas permis de déboucher sur un accord. Les États-Unis poussent pour la libéralisation des conditions d'accès aux noms de domaines et l'Europe freine des quatre fers.
La bataille des indications géographiques
L'enjeu est de taille, la commission européenne veut impérativement préserver les indications géographiques des vins d'utilisation abusive sur Internet, la France est également partie prenante dans la défense des IG. Au niveau économique, les conséquences seraient catastrophiques car des vins d'autres pays pourraient utiliser des noms de domaines laissant penser qu'ils émanent de certaines zones géographiques, ce qui ne serait pas le cas, semant ainsi la confusion dans l'esprit des consommateurs. D'autant que les professionnels viticoles ont construit la renommée de leur vin sur le plan international par un travail laborieux et un savoir-faire de plusieurs générations.
L'ICANN, un organisme transparent ?
L'ICANN a des liens privilégiés avec le gouvernement américain, ce qui pourrait avoir des incidences certaines dans ce dossier. Au sortir des négociations de Singapour, l'ICANN a d'ailleurs tenté d'accélérer le processus de création des noms de domaines « .vin » et « .wine » sans tenir compte des réticences européennes ! La France se tient prête à agir et mettra en place une procédure d'appel interne à l'ICANN permettant de bloquer cette initiative.
La CR est intransigeante sur la défense des indications géographiques. Les viticulteurs français font face à des charges importantes sur le plan fiscal et social et pratiquent des normes de vinifications qui freinent la compétitivité des vins. Nous ne pouvons pas livrer en pâture nos indications géographiques et laisser d'autres pays profiter économiquement de la renommée de nos vins, tout en abusant le consommateur.
