La levée de l'embargo russe sur la viande de porc est une bonne nouvelle car elle devrait permettre un déblocage des exportations françaises et européennes qui pesaient sur toute la filière et engorgeaient le marché intérieur. Pour l'ONEP, il faut retenir les leçons d'une telle déconvenue...

 

Exportations : le sevrage est nécessaire

Cet embargo a accentué pendant un an la chute des cours et les producteurs en ont payé un lourd tribut. En effet, le prix actuel de 1,22 €/kg2 est loin de couvrir le coût de production moyen de 1,60 €/kg3. Aujourd'hui, un grand nombre d'éleveurs sont dans le rouge !
L'ONEP1 souligne que cet épisode douloureux doit faire prendre conscience à l'ensemble de la filière que les accords avec des pays politiquement et économiquement instables sont fragiles. La dépendance aux marchés mondiaux menace les producteurs ! Les conséquences sont lourdes quand les portes se ferment du jour au lendemain. Les exportations avec la Russie en ont été un cruel exemple.

 

Des marges pour garantir le revenu des producteurs

L'ONEP demande à ce que la filière française se reprenne en main. Elle se doit en priorité de reconquérir le marché intérieur en mettant en valeur la qualité de ses viandes et le savoir-faire des producteurs auprès des différents opérateurs des industries agro-alimentaires. Tous les éléments doivent être réunis pour un étiquetage clair auprès des consommateurs et pour un prix rémunérateur payé aux éleveurs.


Si le prix du kg de porc payé aux producteurs a brutalement baissé, les niveaux de marge sur la viande fraîche restent élevés d'après l'Observatoire de la Formation des Prix et des Marges. Les effets de promotion entretiennent l'image d'un produit bas de gamme. Des discussions doivent donc s'engager avec l'appui des pouvoirs public afin de garantir une équitable répartition des marges entre les différents maillons de la filière.

 

Dynamiser la production est vital

C'est plus qu'une urgence au vu du nombre inquiétant d'éleveurs qui jettent l'éponge chaque année. La production a perdu 1 million de porcs depuis 2010. La France qui était le premier pays producteur de l'Union européenne est aujourd'hui descendue à la quatrième place, talonnée par la Pologne. Quant à l'Allemagne, elle produit presque le double de nos volumes ! L'ONEP rappelle que la relance de la production par les prix rémunérateurs est un enjeu crucial si l'on veut encore demain une agriculture performante sur notre territoire, pourvoyeuse d'emplois et capable d'installer de nouvelles générations.

 

1. Organisation Nationale des Eleveurs de Porcs (syndicat spécialisé de la Coordination Rurale)
2. moyenne nationale IFIP semaine 2, plus-value incluse
3. résultats 2013-2014 Cogedis fideor

 

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