Le rapport de l'OFPM (consulter un extrait du rapport) dresse un bilan accablant du fonctionnement de la filière viande. Sans réajustement rapide, l'élevage bovin viande va disparaître et aucun retour en arrière ne sera possible.



Un fonctionnement à sens unique

La transmission des prix de la filière de la viande bovine continue à ne fonctionner qu'à sens unique. L'augmentation des prix en GMS ne se répercute pas aux éleveurs dont les prix de vente baissent en 2014. Les industriels ont rétabli leur marge brute, mais la grande distribution est celle qui a le plus profité de la baisse des prix "entrée abattoir". L'OFMP constate une nouvelle fois que les prix de vente des éleveurs (aides et produits joints inclus) sont inférieurs aux coûts de production, pire encore, l'écart augmente (voir illustration). La section viande de la CR ne cesse de dénoncer cette situation, qui va s'amplifier du fait de la réforme de la PAC.



Un processus destructeur à stopper immédiatement

Depuis plusieurs décennies, ce ne sont pas seulement leurs animaux mais aussi les éleveurs qui sont conduits à l'abattoir. Les prochaines étapes sont très claires aux yeux de la section viande de la CR. Les éleveurs vont se voir imposer, comme en production laitière, une contractualisation sans garantie de prix d'achat de leurs produits, les livrant plus encore à une mise en marché qui se regroupe (les coopératives en tête) pour brader la production aux transformateurs en jouant sur de forts volumes. In fine, tout cela va conduire les éleveurs à être en prise avec le marché mondial, qui va les détruire en les mettant en concurrence direct avec des productions aux coûts – mais aussi à la qualité - bien moindres. Au-delà des jolis discours du Ministre de l'Agriculture, le TTIP vise clairement à établir cette concurrence directe avec la viande américaine. Avec un tel scénario les victimes seront de toute évidence nos producteurs.



Un marché régulé, seul avenir pour les éleveurs

La section viande de la Coordination Rurale réclame depuis de nombreuses année la mise en place d'une régulation du marché en se servant de la BDNI (et/ou d'un équivalent européen) et de l'exportation d'animaux de boucherie. Le problème doit être pris globalement sans sous-estimer l'impact de la production laitière (abandon des quotas, capitalisation/décapitalisation en vache, ...) Les coopératives, les marchés aux bestiaux, les négociants privés, les transformateurs, les bouchers, les GMS, la restauration hors-foyer et les consommateurs pourront alors compter sur un approvisionnement stable, adapté aux besoins et de qualité.



Dans la même catégorie

Économie
Bourgogne Franche-Comté
Environnement
Prédateurs et nuisibles