Une vingtaine d'agriculteurs ont saccagé les locaux d'une association de protection de l'environnement dans la banlieue de Mende, après une attaque de loups contre leurs brebis, a-t-on appris mardi de sources concordantes.


Les agriculteurs, appartenant à la Coordination rurale (CR) ont investi lundi le siège de l'Association lozérienne pour l'étude et la protection de l'environnement (Alepe), située à Balsièges, a constaté un correspondant de l'AFP. Ils ont déposé des carcasses de brebis tuées par des loups, ont jeté une grande partie du matériel par les fenêtres et en sont venus aux mains avec des salariés de l'association sans faire de blessés.

Les éleveurs concernés ont accusé cette association de "harcèlement", après des actions systématiques en justice "contre toutes les mesures prises par l'Etat pour aider la profession". En Lozère, les attaques de loups sur des brebis recensées en 2015 dépassent désormais la centaine, selon les éleveurs. C'est une nouvelle prédation, le week-end dernier, qui aurait, selon eux, mis le feu aux poudres: "15 brebis ont été croquées et huit sont mortes", a expliqué un éleveur installé sur le causse Méjean, parlant de "détresse psychologique" et de "dépressions" d'un nombre croissant de membres de la profession.
Les violences condamnés par le département

"La protection de l'environnement est notre raison d'être", a réagi Rémy Destre, président de l'Alepe: "Comment expliquer à mes cinq salariés et aux centaines de membres de l'association que l'on ne devrait pas protéger une espèce... protégée ?"

De son côté, alors que ces heurts surviennent en pleine campagne pour les élections régionales, le département a publié mardi un communiqué condamnant la forme violente des protestations de la veille suite à la "destruction des locaux" de l'Alepe "en présence des salariés, par une vingtaine d'éleveurs de la Coordination rurale 48".

"Bien qu'il faille répondre à la problématique du loup dont la présence est incompatible avec l'élevage extensif tel qu'il est pratiqué en moyenne montagne, des solutions doivent être envisagées de façon pragmatique et dans le respect des formes d'expression garanties par la démocratie à savoir le dialogue, l'échange et la médiation", assure le conseil départemental. "Le département comprend le désarroi des agriculteurs et les soutient mais les méthodes employées, violentes et inadmissibles, ne sauraient être cautionnées", conclut-il.

Par la rédaction de BFM avec AFP

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