Retour sur les 4èmes Rencontres Viticoles d'Aquitaine organisées le 10 février au lycée agricole de Blanquefort (33).

 

• Bilan du millésime 2015 :

Un beau millésime conclut pas des vendanges rassurantes aux vues de la forte pression pathogène du début de saison.
Climat exceptionnellement chaud (+0,5 °C au-dessus des moyennes) avec un automne 2014 très chaud qui a retardé la mise en réserve. Une forte pluviométrie en août qui n’a

pas rattrapé le manque d’eau sur certains secteurs.
Les rendements sont justes, voire très faibles sur certains secteurs, mais la qualité est bonne. Comparable à la campagne 2012-2013.

Au niveau sanitaire :

- mildiou et black-rot : apparitions précoces, inattendues et surtout virulentes. Le développement a néanmoins été modéré et les pertes de récoltes limitées en Aquitaine (hétérogène selon les secteurs).
- botrytis : pression très faible voire absente sur certains secteurs.
- oïdium : apparition tardive en général mais plus précoce et agressif dans le Sud de l’Aquitaine. Peu de dégâts dans l’ensemble.
- excoriose : contamination tardive et plus étalée qu’à la moyenne
- cicadelle verte : forte sortie précoce, mais une population stable.
- cicadelle italienne : Symptômes faibles mais réguliers
- cicadelle de la flavescence dorée : population 4 à 5 fois supérieures à 2014 en Gironde.
- tordeuse de la grappe : apparition précoce, population moyenne. Vols très hétérogènes, des pontes et des chenilles peu visibles. Beaucoup de foyers mais peu de dégâts dans l’ensemble.
- drosophile suzukii : mise en place d’un réseau de suivi suite à l’alerte de 2014. Présence des mouches dans 97% des parcelles avec des pièges. Néanmoins, pas de dégâts observés sauf sur une parcelle.
Caractère attractif de suzukii : l’humidité et la fraîcheur.

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• Ecophyto 2 : quels changements pour le viticulteur ?

Le gouvernement réaffirme son objectif de réduire de 50% la consommation de pesticides à l’horizon 2025 grâce à un budget total de 71 millions d’euros.
Deux phases :
1. Baisse de 25% d’ici 2020 en s’appuyant sur une généralisation et optimisation des systèmes connus et/ou déjà mis en place.
2. Baisse (cumulée) de 50% d’ici 2025 à travers une mutation plus profondes des productions et des filières.

Ecophyto 2 se base sur plusieurs principes fondamentaux, notamment :
- Maitriser l’objectif d’une baisse de -50%
- Surveiller l’impact d’une telle baisse à 360°
- S’inscrire au cœur du projet agro-écologique
- Place l’entreprise au centre du dispositif
- Porter une culture collective

 Parmi les actions phares de ce plan, on retrouve notamment :

- Les réseaux DEPHY : Ils étaient déjà présents lors de la 1ere version d’Ecophyto ; on recense aujourd’hui 1 900 fermes membres de ce réseau (sur un objectif fixé de 3 000). Ensuite, le nombre d’agriculteurs accompagnés dans la transition vers l’agroécologie devrait passer de 3 000 à 30 000 d’ici 2025.
- Les Bulletins de Santé du Végétal (BSV) : vecteurs d’information essentiels, ils devraient être renforcés au niveau de leur capacité prédictive.
- Certiphyto : Une évaluation des connaissances des agriculteurs. Il permet de limiter le nombre de certificats nécessaires, de 9 à 4.
- Le développement des produits de bio-contrôle.

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• Quelles sont solutions pour la maîtrise des maladies ?

Présentation d’EPIcure, un système d'information autour de la modélisation des maladies de la vigne.
- Cet outil propose un bulletin d’information hebdomadaire basé sur les résultats de sites témoins ainsi qu’une cartographie départementale présentant la Fréquence Théorique d’Attaque (FTA) de plusieurs maladies telles que le mildiou.
- Les résultats proposés s’appuient sur les déclarations de viticulteurs ; il y en a près de 100 par an actuellement.

Etude sur le comportement des fongicides sur mildiou
- Mise en avant de l’importance de la relation : dose présente sur la feuille (µg/dm²) / efficacité
- Impact de la face traitée : meilleure efficacité des produits avec un traitement sur la face inférieure
- Etudes montrant qu’un traitement avec 20/30% de la dose homologuée apporte une efficacité de l’ordre de 60/70% avec des produits non cupriques

Comment optimiser la part de bouillie bordelaise arrivant sur les faces inférieures ?
- Meilleurs réglages : prise des feuilles en sens inverse, amélioration de l’angle
- Utilisation de flux tangentiels : bons résultats de couverture des feuilles
- Privilégier la goutte (mais dérive plus importante)

Une bonne couverture des traitements sur la face inférieure des feuilles est un bon indicateur de la bonne qualité de la pulvérisation
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• Point sur l’évaluation des résistances aux fongicides

- Définition : la résistance est l’ajustement naturelle, transmissible à la descendance .
- Au champs, on observe une distribution d’individus plus ou moins sensibles aux phytos.
- « Les pesticides ne fabriquent pas la résistance, ils la révèlent » : Pression de sélection.

Plusieurs enjeux du suivi des résistances :
- Retarder l’apparition et l’extension // Surveiller
- Informer : voir les notes nationales proposer par l’IFV (Ex : Note nationale 2015 mildiou et oïdium)

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