Le 18 février dernier, l’Anivin de France (interprofession des vins sans indication géographique) a dévoilé une partie de sa stratégie internationale à l’occasion de la présentation d’un guide pratique de viticulture innovante.

Après une mise en contexte soulignant les pertes de parts de marchés (en volume) des vins français à l’international lors des dix dernières années, l’interprofession a tenté d’apporter des solutions au titre des vins de France en suggérant 6 axes :

1. Clarifier l’habillage des vins français en rendant l’offre plus accessible aux consommateurs ;
2. Créer des marques des vins tranquilles ayant un rayonnement international à l’image de certains vins australiens et américains (Jacob’s Creek, Yellow Tail, Gallo, Barefoot, etc.) ;
3. Profiter de l’absence de cahiers des charges en vins de France pour proposer des vins différents et créatifs mais aussi et en utilisant des techniques de vinification et des pratiques viticoles innovantes ;
4. Proposer des vins aux profils réguliers et adaptés aux attentes des consommateurs ;
5. Concurrencer les géants chiliens, américains et australiens sur les marchés de cœur de gamme ;
6. Profiter de « l’image France » : une identité qui est gage de qualité concernant les produits viticoles.

Parmi les pratiques viticoles innovantes que suggère l’Anivin de France, on retrouve notamment la taille en de haie mécanisée, l’irrigation fertilisante en goutte à goutte de la vigne (en fonction de son stade de développement), la mise en place des cépages résistants aux maladies ou encore favoriser l’enherbement au lieu de labours périodiques entre les rangs de vignes. Toutes ces techniques ont été étudiées par l’Inra et sont déjà en place dans les vignobles de France et du Nouveau Monde.

Que penser de ces propositions ?
Les propositions de l’interprofession apportent des pistes de réponses aux attentes des marchés sur lesquels la France est en perte de vitesse depuis plusieurs années.

Les Vins de France, qui déplorent ne pas avoir de vignoble propre mais représentent un repli pour les IGP et AOC, ont l’avantage d’être les moins réglementés du vignoble français et donc de pouvoir potentiellement être les plus libres et les plus compétitifs. Néanmoins, la question est de savoir jusqu’où ces vins peuvent aller dans l’innovation tout en respectant l'image « France ». Notre réglementation étant stricte, il ne nous semble pas aujourd'hui que ces propositions puissent représenter un danger pour la viticulture de qualité française, mais au contraire un réel terrain d'expertise et de nouveautés.

Dans la même catégorie

Économie
Bourgogne Franche-Comté
Environnement
Prédateurs et nuisibles