D’après la Cour des comptes le constat est sans appel : les politiques de lutte contre les consommations nocives d’alcool sont insuffisantes et nécessitent des mesures encore plus restrictives ! Et évidemment lorsque cette nouvelle annoncée dans la presse, un beau verre de vin est choisi comme illustration ! Vous devriez payer plus, en espérant que vous buviez moins ! Parmi les mesures phares proposées par la Cour des comptes, on retrouve « la mise en place d’un prix minimum de l’unité d’alcool pur contenu dans chaque boisson » et la hausse des « droits d’accise sur l’ensemble des boissons alcoolisées » afin de contribuer aux dépenses de l’Etat afin de contribuer à réduire les consommations à risques. Une méthode assez simpliste en vue de régler les addictions liées à l’alcoolisme – une pathologie très grave au demeurant, qui n'est rien d'autre que de la prohibition larvée. « Less is better » Non, ce slogan ne concerne pas la fiscalité des boissons alcoolisées (on aurait préféré !) mais bien les repères de consommation. Le rapport est, sur toute sa longueur, défavorable aux repères de consommation actuels et semble marquer une préférence pour le slogan de l'OMS « moins vaut mieux ». Les auteurs du rapport émettent de larges doutes sur les bienfaits d'une consommation modérée de vin, et partent du principe que la consommation d'alcool, dès le premier verre, est néfaste pour la santé. Restriction de la publicité pour l’alcool sur les supports numériques Autre mesure soumise par la Cour des comptes : « l’application à tous les supports numériques des restrictions de publicité en faveur des boissons alcooliques ». Première interrogation : compte-t-il interdire également l’accès aux sites étrangers exempts de ce type de réglementation ? Pour rappel à nos chers politiques, Internet et les réseaux sociaux permettent à quiconque de visualiser une information en provenance de n’importe quel point du globe. L’internaute français serait-il donc uniquement réceptif aux informations françaises ? Il serait intéressant de voir la différence de consommation après voir visualisé une publicité pour un vin d’Alsace puis celle d’une tequila mexicaine. La différence doit forcément être frappante. Trêve de plaisanteries, cette mesure n’a aucun sens sur un support mondialisé si ce n’est le recours à une bonne vieille méthode : la censure ! Censure qui sera forcément contournée, comme pour la loi Evin, par les marques d'alcool qui pourront toujours réaliser leurs publicités... Pas assez de place pour la formation et l’éducation ! Si le rapport de la Cour des comptes l’évoque quelque peu, la place de la formation et de l’éducation est encore trop peu présente. A-t-on interdit l’utilisation de la voiture face à la hausse de la mortalité sur la route ? Non, en revanche il y a une formation pour bien savoir se servir d’une voiture. L’éducation et la formation sont tout aussi nécessaires pour la consommation d’alcool. Braver les interdits est semble-t-il dans la nature humaine, alors pourquoi ne pas expliquer et éduquer aux dangers de l’alcool ? Nos politiques pensent-ils que les Français sont idiots au point de s’enivrer dès la première publicité visualisée ? Nous ne l’espérons pas … Ces propositions de la Cour des comptes sont très préoccupantes d’autant qu’elles attaquent des produits agricoles français au lieu de responsabiliser les consommateurs, seul moyen de les protéger réellement. La Coordination Rurale privilégiera toujours l’information et la formation aux mesures de forces et de taxations financières, qui protègent davantage les dépenses publiques que de la santé des consommateurs.

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