Pour illustrer cette insupportable répétition de dégâts, la CR68 lui a exposé un cas, similaire à d’autres dans ce secteur :
Une première remise en état des parcelles touchées a été nécessaire suite aux dégâts datant de mi-septembre 2016. Cependant, une dizaine de jours plus tard, cette même parcelle a de nouveau été détériorée, et ce encore plus que la fois précédente. Une seconde remise en état a donc été faite avant l’hiver, afin d’optimiser les chances de voir les mottes d’herbe reprendre racine. A nouveau, des hardes (voire des troupeaux) de sangliers ont labouré les terres, et aujourd'hui, tout est encore (!!) à refaire.
Les conséquences de ces dégâts sont multiples pour les agriculteurs
- d’une part, ce labourage intempestif (et intensif) des terres empêche la pousse de l’herbe, et par conséquent, réduit fortement la quantité et la qualité du fourrage nécessaire pour nourrir le bétail. De ce fait, la mauvaise qualité du fourrage rend le lait impropre à la fabrication de fromage. Le lait livré à la laiterie est alors décoté par rapport au prix de départ, déjà dérisoire. A cette baisse des revenus s’ajoute une hausse des charges, par le surcoût d’achat du foin, des semences, du travail, et de l’équipement pour ressemer les prairies (du jamais vu dans la région, les éleveurs n’étant pas équipés pour cela). Cet hiver, dans la haute vallée de la Doller, plus de 15 hectares de pâture et 10 hectares de prés de fauche sont dévastés (entre 30 et 80 % des surfaces selon les communes).
- d’autre part, l’ensemble des dégâts entraîne une perte de temps considérable (d’autant plus dans les parcelles à forte pente non mécanisables) pour des agriculteurs ayant déjà une charge de travail conséquente et pénible. De plus, le constat des dégâts nécessite des démarches, des expertises, de nombreux rapports, pour au final des aides aléatoires. Et ceci alors même que ce problème est récurrent et s’aggrave dans la vallée de la Doller.
Les agriculteurs traversent une crise sans précédent. Ils ont également à supporter des aléas climatiques, économiques, politiques, etc. Ils ne peuvent pas se permettre de supporter en plus les conséquences des « aléas faunistiques » !
Reconstitution des stocks de fourrage : il y a urgence
Cette année, plus encore que les précédentes, les agriculteurs veulent et ont fortement besoin d’avoir leurs prés en état au départ de la végétation ce printemps. Si les prés ne sont pas en état (hersés, travaillés, semés, roulés) d’ici 4 semaines, ils n’auront pas d’herbe en juin. Les stocks de fourrage sont épuisés suite aux années précédentes, il est donc impératif de récolter sur la totalité des surfaces, tant en foin qu’en regain. Et la CR68 a attiré l'attention du Préfet sur le fait que dans le secteur de la vallée de la Doller, du fait des MAEC, le semis d’herbe n’est même pas autorisé !
Aussi, la CR68 sollicite de la part du Préfet la prise de mesures permettant : - de réduire immédiatement les populations de sangliers ; - de remettre en état rapidement les parcelles. La CR68 sollicite également une audience afin d’échanger avec M. le Préfet (au besoin avec les autres parties prenantes) sur cette problématique.
Les destinataires suivants ont reçu une copie du courrier adressé à M. le Préfet :
- M. Thierry GINDRE, Directeur Départemental des Territoires
- M. Daniel MERIGNARGUES, Sous-Préfet de Thann
- Mesdames et Messieurs les Maires des communes de Bourbach-le-Bas, Kirchberg, Masevaux-Niederbruck, Ramersmatt, Sickert, Wegscheid
- M. le Président de la Fédération Départementale de Chasse du Haut-Rhin
- M. le Président du FIDS
- M. le Chef de Service de l’Office Départemental de la Chasse et de la Faune Sauvage
