Le 19 septembre 2017, Pascal Aubry, éleveur de porcs en Mayenne a participé au conseil spécialisé des viandes blanches de FranceAgriMer où il a notamment été présenté le projet de loi encadrant les conditions de travail dans les abattoirs en Allemagne.

Un attaché de l'ambassade d'Allemagne en France a présenté la situation Outre-Rhin. Pour rappel, le pays a lancé un salaire minimum au début de l'année 2015. S'il s'élève à 8,75 euros bruts de l'heure, la réalité est plus complexe. Les industriels détournent la règle en déduisant du salaire un certain nombre de charges comme le logement. Ainsi, le net à payer avoisine souvent les 4,5 euros (hors charge) contre 12,5 en France.

Sous la pression de l’État allemand, des contrôles renforcés sont menés depuis le 27 juillet par les Douanes. La sanction encourue pour de telles pratiques oscille entre 30 000 euros et 50 000 euros par salarié. Pascal Aubry précise : « Pour le moment, il y a très peu de condamnation car il est avéré que les industriels trichent. Il n'est pas rare que les salariés disparaissent lors du passage du contrôleur dans le sas sanitaire. On croit rêver ! Comment pouvons-nous lutter ? L'Europe gagnerait en crédibilité en mettant un terme à ces pratiques déloyales. »

Conjoncture des marchés avicoles

Comme à son habitude, une présentation des marchés a été exposé. La consommation de volailles augmente notamment grâce à la restauration hors domicile. Les importations d'Ukraine ont explosé (+77 %). La production d’œufs a augmenté. Concernant le scandale sanitaire des œufs contaminés au Fipronil, nous n'avons pas encore d'analyse de l'impact sur la consommation. Ce qui est certain, c'est l'augmentation du prix de l’œuf.

Pascal Aubry est intervenu à plusieurs reprises. Tout d'abord concernant le prix des aliments. « Alors que les cours du porc baissent, j'ai dénoncé l’attitude des fabricants d’aliments si prompts à répercuter sur leurs prix de vente les variations des matières premières lorsqu’elles sont à la hausse, et qui ne les diminuent pas alors que le prix des céréales et des protéines est en forte baisse ! Vu les réponses apportées, on nous balade ! On nous dit que si le prix de l'aliment baisse, le prix du cochon baissera aussi. Autrement dit, l'éleveur ne gagnera rien ! »

Le responsable de la section Porcs de la CR a également pris la parole concernant la baisse de la consommation de viande chez les jeunes. Il a mis en garde les différents acteurs des filières porcines et avicoles : « Si vous ne réagissez pas, nous allons droit dans le mur ! ».

Le vieux syndicat se réveille… en retard

Depuis le mois de mars nous pressentons pour la viande de porcs une diminution des importations chinoises. Le vieux syndicat s'en est étonné lors de cette réunion et réclame un audit. Pascal Aubry rappelle : « Nous alertons depuis des mois sur la sino-dépendance du marché et nous ne sommes pas écoutés. Il va être temps que les acteurs tournent le dos au tout export qui fragilise les éleveurs. »

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