Éleveur dans le Puy en Velay, Fabien Volle est à la tête d’une exploitation de 300 hectares. Cet agriculteur de bientôt 50 ans est récemment devenu le Président de la CR 43.

« UN SYNDICAT D’AGRICULTEURS À TEMPS PLEIN »

Pouvez-vous vous présenter en quelques mots ?

Fabien Volle : Fils d’agriculteur, j’ai toujours eu la passion de l’élevage ce métier était donc pour moi une évidence. À mes débuts, en 1986, je cumulais une double activité : salarié dans une boucherie et agriculteur sur une petite structure de vingt hectares. C’est en 1993 que j’ai ouvert ma propre boucherie afin d’écouler mes productions et éviter les intermédiaires. Pendant près de 20 ans j’ai pratiqué ce qu’on appelait à l’époque une double activité, plus connue aujourd’hui sous le nom de vente directe. En 2012, j’ai malheureusement était obligé de vendre ma boucherie ne pouvant plus faire face à la charge de travail que représentait cette activité.

Aujourd’hui mon exploitation s’étend sur 180 hectares : 27 ha de céréales (autoconsommé), 7 ha de lentilles AOC et 146 ha en herbe (luzerne, prairie…) où j’élève 80 vaches mères limousines, 30 génisses viandes, 20 veaux de lait et 15 broutards. Viennent s’ajouter depuis 2017 avec l’installation de mon fils sur l’exploitation, 180 brebis Noire du Velay.

Pourquoi avoir rejoint la CR ? Quels sont les combats que vous menez et qu’est-ce que vous apporte cet engagement syndical ?

F.V. : Ce qui m’a amené à la CR c’est tout d’abord cette volonté de se battre pour des prix rémunérateurs et non des subventions. Agriculteur est un métier magnifique, il est triste de voir qu’une grande majorité de nos produits sont vendus à perte et que beaucoup d’agriculteurs ne peuvent pas vivre dignement de leur métier. La CR est un syndicat d’agriculteurs à temps plein avec une vision du métier à long terme !

J’ai choisi de prendre des responsabilités au sein du syndicat et devenir Président de la CR Haute-Loire pour conseiller et informer d’autres agriculteurs. Je souhaite aussi et surtout déloger ce syndicat dit majoritaire et qui prétend défendre les agriculteurs. Quand vous rentrez à la chambre d’agriculture c’est comme si vous étiez reçus dans les bureaux du syndicat, ça ne peut plus durer !

Comment voyez-vous l’avenir de l’agriculture ?

F.V. : Je vois un avenir de plus en plus contraignant d’un point de vu administratif où les contrôles vont se multiplier. Je suis favorable aux exigences des consommateurs vis-à-vis de la qualité de nos produits mais je trouve que peu-à-peu on s’éloigne aussi de notre métier d’origine. Aujourd’hui on a le choix de produire de gros volumes et d’en retirer un faible pourcentage pour à peine survivre ou le choix d’une agriculture à valeur ajoutée (vente directe) mais qui nous demande un investissement supplémentaire en temps de travail avec la double casquette d’agriculteur/commerçant. Ce qui n’est pas possible pour nous, il y a donc un besoin évident de main-d’œuvre !

Le mot de la fin ?

F.V. : Comme tous les agriculteurs, je souhaite travailler en toute tranquillité d’esprit et vivre dignement de ce métier passionnant. Il est temps de donner la parole aux vrais agriculteurs pour penser l’avenir de l’agriculture française ! On doit en finir avec la vision d’un métier qui vous dicte la marche à suivre à travers sa bureaucratie étouffante et autoritaire ! Faisons confiance à nos agriculteurs et redonnons-leur la liberté d’agir !

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