Être agriculteur aujourd’hui est un sacerdoce, il faut en vouloir pour se lancer dans ce métier où l’individualisme explose, la crise perdure et les insultes fusent. Mais que dire de l’administration qui vous explique sans complexe que la conjoncture est bonne et que les agriculteurs qui ne s’en sortent pas sont de mauvais qui devraient changer de métier.

Mais que ce passe-t-il dans leur tête pour répondre une telle aberration ? Les infirmières font trop d’heures et ne sont pas assez payées ? Qu’elles changent de métier ! Les policiers ne supportent plus d’être pris à partie ? Qu’ils changent de métier ! Cette manière de traiter les problèmes est vraiment du grand n’importe quoi !

Je tenais donc à lancer un coup de gueule afin que ces agents prennent conscience de la difficulté de notre métier et leur proposer de venir découvrir ce secteur, dans lequel ils travaillent pourtant, pour leur permettre de se rendre compte de la réalité du terrain. Pour information, entre 2000 et 2010, le nombre d’exploitations laitières a diminué de 37 % et l’Institut de l’élevage prévoit entre 20 000 et 30 000 élevages en moins d’ici 2035, soit une baisse de plus de 50 % par rapport à aujourd’hui ! Et tous ces éleveurs seraient des incompétents ? Quelle honte !!!

De telles remarques sont le signe d’un manque total de reconnaissance de notre métier et de la crise que nous traversons depuis déjà quelque temps. Ne pas comprendre que les jeunes installés, qui souffrent et subissent, travaillent toujours plus pour toujours moins de revenus et quand je dis « travaillent » je parle des 7 jours de la semaine et parfois des 24h que ceux-là contiennent, c’est ne pas ouvrir les yeux sur la conjoncture. Ce mépris me laisse penser que ces agents se sont sûrement trompés de métier : il serait temps qu’ils s’en aillent à leur tour.

Yohann Quesnel Président CR50

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