Mercredi 7 Novembre, la DGAL a accueilli différents acteurs de l’élevage pour trouver une solution à la grève de collecte des veaux et broutards lancée par la la fédération française des commerçants en bestiaux (FFCB). Ce mouvement a été lancé le 29 octobre dernier pour protester contre la gestion de la FCO, qui ne permet pas de garantir l’envoi de lots sains vers l’Espagne.

De façon totalement incompréhensible, la DGAL a ainsi répondu à une proposition de la FNPL, syndicat spécialisé lait de la FNSEA, en excluant un grand nombre d’acteurs pourtant concernés au première plan par la FCO. Les syndicats minoritaires n’ont ainsi pas été conviés.

Cette organisation est d’autant plus incompréhensible que la FFCB avait demandé à la DGAL, dès le début du mouvement de grève, d’inviter l’ensemble des professionnels de l’élevage afin de pouvoir échanger tous les points de vue. La Coordination rurale trouve scandaleux que les services de l’état contreviennent ainsi au respect de la pluralité syndicale. Depuis quand un organe spécialisé de la FNSEA dicte-t-il à l’État l’ordre du jour d’une réunion qui concerne pourtant tous les éleveurs ? Il est ensuite facile de se présenter comme le seul syndicat de solution, lorsqu’on œuvre pour que les autres fédérations n’aient pas la possibilité de s’exprimer.

De lourdes incertitudes sur l’avenir

Outre cet question de forme, rien n’a changé sur fond. Dans un communiqué publié à l’issue de la réunion, la FNPL crie victoire, alors que peu de choses ont évolué. Les participants se sont contentés de rappeler la responsabilité des éleveurs dans la désinsectisation des animaux, qui doit être réalisée dès la naissance. Rien n’a évolué sur la prise en charge des dites PCR. La CR regrette qu’il n’ait pas été possible de créer une garantie « indemne » en identifiant à l’avance les animaux destinés à l’export.

Rien n’a bougé non plus sur la gestion de la vaccination. Or, le temps presse. La Commission européenne est en train de préparer la mise en œuvre de la Loi de santé animale (LSA), qui risque de remettre en cause les protocoles bilatéraux tel que celui qui existe entre la France et l’Espagne, et qui dispense la France d’envoyer des veaux issus de troupeaux vaccinés.

La DGAL a rappelé qu’elle allait peser de tout son poids pour que la réglementation européenne continue d’autoriser ces protocoles bilatéraux. Il en va de son intérêt : dans le cas contraire, elle serait contrainte de revenir à une stratégie d’éradication de la FCO, ce qui l’obligerait à devoir ainsi financer la vaccination de l’ensemble du cheptel français.

Revoir le rôle des GDS et de l’État

La CR le rappelle : elle n’est pas favorable à la vaccination obligatoire, trop contraignante pour les éleveurs qui vendent leurs animaux sur le territoire français. Malgré cela, des solutions existent. Dans un premier temps, nous souhaitons que les départements les plus dépendants des exportations européennes soient clairement identifiés. Dans un second temps, nous souhaitons que les GDS de ces départements élaborent de véritables stratégies pour prendre en charge la vaccination du cheptel souche et ainsi faciliter les échanges.

N’en déplaise à GDS France, qui a moyennement apprécie notre récent communiqué, les groupements sanitaires ont un rôle de premier rang à jouer pour maintenir les flux d’exportations qui régulent nos marchés tout en allégeant les éleveurs du poids financier de la vaccination.

Enfin, l’État ne doit pas être oublié. Il est impératif qu’il participe également à la gratuité de la vaccination pour les éleveurs, comme c’était le cas jusqu’en juin 2018. Alors que la France est le premier exportateur européen d’animaux vivants, il doit assumer sa responsabilité pour maintenir la santé économique de sa filière élevage.

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