L'assemblée générale de la Coordination rurale de la Marne s'est tenue le vendredi 5 avril 2019. A cette occasion, le syndicat a reçu Bruno Delanoue, de la Coordination Rurale 45, pour un court exposé sur les marché à termes. Le président a prononcé son discours moral ci-dessous :

Au lendemain des élections chambres, nous pouvons faire le point sur cette période intense. Certes, nous maintenons notre score, notre élu à la Chambre d’agriculture ainsi que notre représentativité. Nous avons réussi à maintenir un score correct (14,97 %) et nous avons tenu difficilement mais avec succès notre liste CR « Avec vous, il est temps de rendre l’agriculture aux agriculteurs ».

Nous devons composer avec une PAC qui n’est plus à la hauteur, la re-négociation n’apportera pas forcément les réponses aux attentes actuelles des agriculteurs. Les prix payés aux agriculteurs sont en dessous de leurs coûts de production. Pourtant, les industriels et la grande distribution, soutenus par le syndicat dit « majoritaire » continuent à recourir aux importations privilégiant le moins-disant mondial qui constitue la référence. Le libre marché décime l’agriculture familiale, et fait suite à un empilement de mauvaises orientations de la PAC depuis 1992, ce qui menace de façon structurelle les équilibres quantitatifs et qualitatifs, la relance de l’économie, le dynamisme rural et la réservation de l’environnement.

Tout comme les états généraux de l’alimentation, qui nous ont donné de faux espoirs en 2018, nous n’attendons plus rien. Certes, nous avons cependant éviter l’interdiction totale du glyphosate, ce qui nous permettra de maintenir notre agriculture de conservation.

Face à a mondialisation, il est aujourd’hui urgent de modifier ses pratiques culturales. Par exemple, contre l’Ukraine et la Russie, nous ne sommes plus compétitifs, avec un prix à 110 euros pour le blé ou le colza qui leur suffise, tandis qu’en dessous de 130euros, nous ne pouvons tirer une marge suffisante du fait des charges et d’une administration trop pesante, nous sommes écrasés par ce rouleau compresseur de la mondialisation. Il nous faut opter pour des cultures spécifiques et atypiques, comme le lin, le chanvre ou la fétuque, et changer ses manières de cultiver comme par exemple utiliser les huiles essentielles en traitement pour réduire les coûts, ne plus déchaumer, pratiquer le semi-direct, utiliser en inter-culture la prêle ou l’ortie...

Pour ce qui est de la betterave, la situation est également catastrophique. Pour s’en sortir, certains d’entre nous essayent une double activité pour assurer une stabilité financière.

D’autre part, il est temps que la Chambre d’agriculture et la Safer de la Marne accordent la même priorité pour l’accès à des terres entre les agriculteurs à titre principal et les pluriactifs. A l’occasion de ces élections, il était temps de rendre l’agriculture aux agriculteurs.

Ce slogan plus que jamais d’actualité : car il est encore et toujours temps !

Président de la CR51, Franck Charpentier

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