Éric Artigole, éleveur dans le Gers et présent à la réunion lors de la réunion du 23 mars à la Direction générale de la performance économique et environnementale des entreprises (DGPE), constate amèrement : « La réunion du 23 mars n’a servi qu’à mettre en évidence que l’aide qui sera apportée par l’ensemble pouvoirs publics/collectivités ne suffira pas à indemniser l’ensemble des pertes. »


Une indemnisation au forfait sous pression européenne

Lors de la réunion du 23 mars, la DGPE a communiqué les modalités d'indemnisation pour les éleveurs contraints à effectuer un vide sanitaire : elles seront calculées en fonction du nombre de canards non produits par rapport à l'année de référence 2015 (hors cas particuliers).


La CR prend acte de la prise en compte des circuits courts et des Signes d'identification de la qualité et de l'origine (Siqo) à travers des forfaits différenciés qui devraient être connus ces prochains jours.


Comme la CR l'a demandé, FranceAgrimer versera directement les indemnités aux éleveurs, après instruction par les DDT, sans transit par les opérateurs de la filière.


La CR regrette que sa proposition d'une indemnisation au réel n'ait pas été retenue. Ses inquiétudes se portent sur la prise en compte de la non production liée au probable manque de canetons, d'oisons et de PAG à l'issue du vide sanitaire.


L'Europe impose mais ne paye pas

Bien qu'elle ait imposé les mesures sanitaires, l'Union européenne ne financera qu'à hauteur de 50 %, non pas le coût réel du vide sanitaire, mais seulement sur une base de 80 % des pertes. Le reste sera à la charge de la France - si des budgets sont disponibles - sinon, des éleveurs. « L’État va être court et l'Union européenne cherche les poils sur les œufs pour ne pas payer, note Sylvie Girard, présidente de la CR Aquitaine-Limousin-Poitou-Charentes, également présente à la DGPE. L’État renvoie la balle aux Conseils régionaux qui font des efforts pour ne pas voir disparaître ces productions emblématiques de notre territoire. »


En attendant les indemnisations, agir sur tous les leviers

La CR restera vigilante tant que les élevages de palmipèdes n'auront pas retrouvé un fonctionnement « normal » et ne relâchera pas la pression auprès :

  • du Gouvernement pour qu'il respecte ses engagements en termes de délais de versement qui sont d'ores et déjà très tardifs : un acompte de 50 % à la fin du mois de mai et le solde début 2017 ;
  • des banques pour qu'elles accordent enfin un report total des annuités 2016 en fin de tableau d’amortissement ;
  • des DDCSPP pour qu'elles veillent à ce que le décret bio-sécurité ne soit pas sur-interprété, car dans certains cas une amélioration des pratiques peut suffire ;
  • des OP pour s’assurer qu'elles ne fassent pas de clientélisme lors de l'attribution des lots. Les éleveurs ont deux ans pour se mettre aux normes, mais d'ici là, ils ont le droit de travailler.



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