Le 12 juin dernier, la Coordination Rurale organisait le 1er colloque de l’eau à Saint-Estève, près de Perpignan. Pendant ce temps d’échange, nos intervenants (1) ont rappelé l’exacte situation de nos campagnes face au changement climatique.
Ils ont également dénoncé la folie du « tout à la mer », un dogme ravageur qui conduit inexorablement à la désertification.
L’eau de pluie doit rester sur nos sols
c’est de l’évapotranspiration des plantes que naissent les pluies à venir. L’océan n’apporte en réalité qu’une très maigre contribution. Sans couverture végétale abondante et vivante pas d’évapotranspiration donc pas de pluie. Cette couverture doit être constante, y compris l’été, surtout l’été. Priver les agriculteurs d’eau durant la période estivale est un non sens, une faute. C’est empêcher le vivant de jouer son rôle de régulateur thermique et d’activateur de précipitations
Ne pas irriguer les cultures est le moyen le plus efficace pour transformer la France en désert. Les Pyrénées Orientales en sont le parfait exemple. De restrictions en interdictions, les inquisiteurs de l’environnement ont asséché les sols, détruit le vivant, transformé la terre en four et rendu les cours d’eau exsangues. Les Pyrénées Orientales sont désormais un désert et il faudra des années pour réparer les dégâts.
La Coordination Rurale demande qu’au-delà du combat pour un accès à l’eau, les agriculteurs manifestent contre une mascarade mortifère. Désignés comme seuls responsables du manque d’eau pour masquer le délabrement des réseaux de distribution et l’inefficacité de la plupart des stations d’épuration. Soumis à la violence pour des raisons idéologiques.
L’eau est effectivement un bien commun et son utilisation implique la responsabilité et l’honnêteté de tous les acteurs. Si on ne fait rien l’agriculture des Pyrénées Orientales sera la première sacrifiée d’une longue série.
(1) Laurent Denise, chercheur indépendant sur le lien climat, eau et biodiversité ; Philippe Maydat, président de la Coordination Rurale 66 ; Robert Vila, président de l’agglomération de Perpignan et ancien président de la CR 66 ; et Georges Puig, conseiller municipal de Perpignan en charge des questions hydrauliques et de la gestions des canaux
