Mercredi 11 janvier 2017, le ministère a réuni les représentants de la filière palmipède pour faire le point sur l’épidémie de grippe aviaire dans le Sud-ouest : analyse des risques, mesures de prévention, points critiques...

Circonscrire rapidement une situation qui devient incontrôlable

La recrudescence des cas détectés est avérée (114 cas en France au 12 janvier 2017 – voir site du ministère), surtout depuis la mise en place d’un abattage préventif dans 187 communes (consulter la liste) qui impose une multiplication des dépistages. Les abattages préventifs soulèvent de nombreux problèmes d’organisation, notamment pour gérer les transports vers les abattoirs et ceux des animaux euthanasiés sur les exploitations. La CR craint que tous ces déplacements ne contribuent au final qu’à une plus grande dissémination du virus.

« Le ministère nous a assurés d'une indemnisation. La CR veillera à ce que toutes les pertes - actuelles et futures - des éleveurs soient considérées. Aujourd'hui, personne ne peut dire quand l'activité pourra reprendre et il est donc impossible de connaître exactement les pertes. C'est pourquoi la CR demande le versement rapide d'une ATR. Les éleveurs ne pourront pas supporter des délais comparables à ceux du premier épisode car chaque abattage constitue une perte sèche pour les éleveurs, sans oublier l’impact des restrictions de mouvements » a indiqué Eric Artigole, éleveur dans le Gers, à la sortie de la réunion avant de noter dans son agenda la prochaine réunion du 19 janvier.

En Europe, la situation est tout aussi préoccupante avec 428 cas recensés dont 221 en Hongrie (chiffres au 9 janvier 2017 - voir site de la plateforme ESA)

Déterminer les causes de l’épidémie

Si toute la filière s’accorde à dire que l’urgence est de stopper la propagation du virus, de nombreuses divergences apparaissent par contre sur les causes de cette situation dramatique et sur les suites à donner. Les mesures de bio-sécurité semblent avoir été correctement mises en place côté éleveurs. En revanche, des points noirs subsisteraient du côté du ramassage et du transport.

Sylvie Girard, présidente de la CR Nouvelle Aquitaine s’interroge sur la responsabilité des migrateurs : « La semaine dernière en Cnopsav, la DGAL nous faisait part d'importations de canetons ayant triplé en 2016, et aujourd’hui, ils démentent. Pourquoi ne retrouve-t-on pas des foyers ou des animaux morts tout au long des couloirs migratoires ? »

Suite au premier épisode (H5N1), les éleveurs ont mis en œuvre de nouvelles normes de bio-sécurité. La CR reste sceptique sur les bienfaits de la bande unique, surtout si elle se traduit par une densification des lots faute d'une marge suffisante par animal produit. Aujourd'hui, la CR estime que les éleveurs ont fait leur part d’effort et ils ne pourront pas en assumer plus. Tous se sont engagés sur les bonnes pratiques. Ce nouvel épisode doit nous amener à nous interroger sur l'organisation de la filière par les groupements (proximité éleveur/gaveur). Autre piste soulevée par la CR pour protéger les producteurs : étendre l’expérimentation sur l’étiquetage de l’origine des viandes dans les produits frais et transformés pour les palmipèdes gras. La meilleure assurance sanitaire et économique pour cette filière passe par une valorisation des canards aux producteurs.

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