Stéphane Le Foll n'en est pas à son premier acte manqué à propos de la filière viande. Mais face à tant de bourdes et de maladresses, la section viande de la CR se demande si le ministre n'a pas clairement la volonté de sacrifier les éleveurs bovin viande.

Encore plus de viande sur un marché déjà engorgé

Après avoir totalement oublié les producteurs de viande bovine dans le plan de soutien à l'élevage, Stéphane Le Foll fait à nouveau preuve d'incohérence. Dans une allocution du 16 octobre, il se positionne en faveur du Ceta et accepte donc de faire rentrer plus de viande bovine sur le marché européen alors qu'il annonçait le 18 septembre qu’il voulait demander des mesures de stockage à l'Union européenne.

Plus récemment, avec les ministres polonais et allemand, il proposait de désengorger le marché via de l'aide humanitaire. Où est la cohérence?

Concernant les mesures pour assainir un marché très impacté par des abattages croissants de vaches laitières, en lien avec la crise laitière et le plan de réduction de la production, la section viande de la CR attend rapidement du concret et des études d'impact du stockage : quel prix, quelle quantité, quelles catégories ? Au risque de créer un effet d'aubaine pour certains abatteurs, il faut agir vite car les prix de vente dégringolent encore et les délais d'enlèvement s'allongent.

Ceta et Tafta : même combat

Alors que le président de la République et le secrétaire d'État au Commerce extérieur s'opposent clairement au Tafta, il est plus que surprenant que le ministre de l'Agriculture accepte le Ceta. Pour la CR, l'un et l'autre sont tout aussi dangereux car il sera d'autant plus difficile de refuser aux États-Unis ce qui aura été accordé au Canada. Aussi, les Canadiens abattent beaucoup d'animaux étatsuniens et la réciprocité des accords pourrait conduire à importer de la viande étatsunienne via le Canada bien avant la signature du Tafta.

Les importations de viande nord-américaine sont un véritable risque pour la filière et les producteurs. Il faut que le gouvernement le comprenne rapidement et suive l'exemple wallon. A travers l'interprofession bétail et viande, toute la filière s'oppose à ces accords commerciaux. Il serait plus que temps que le ministre écoute les professionnels. Ceux de la viande, pas ceux de la politique.

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