Les éleveurs de bovins viande ne semblent pas trouver grâce aux yeux de l'Union Européenne qui ne cesse de leur envoyer des signaux inquiétants.



Pour réduire les GES, supprimer les vaches allaitantes

La politique agricole européenne n'a jamais été en mesure de créer les conditions permettant aux producteurs de viande bovine de vivre dignement, mais l'UE pourrait aller encore plus loin selon un rapport sur la réduction des GES (gaz à effet de serre) agricoles (consulter le rapport)
Alors qu'en France la profession se bat pour que les éleveurs de bovins ne soient pas pénalisés par la prise en compte du méthane entérique dans le projet de loi de transition énergétique, la Commission européenne envisage une solution beaucoup plus radicale : sacrifier le cheptel allaitant.
A travers différents scénarios, soit incitatifs soit contraignants, il ressort de ce rapport que le recours à la méthanisation, à une meilleure gestion de la fertilisation, … ne serait pas efficace pour réduire suffisamment les GES agricoles. Par conséquent, il convient alors d'employer les grands moyens : pour aboutir à une réduction des GES agricole de 19 %, il « suffit » de réduire le nombre de bovins viande de 31 % et les surfaces en céréales de 3 %. Que faire alors des surfaces (prairies et céréales) valorisées par les vaches allaitantes ? Évidemment, le rapport ne s'y intéresse pas !
Il conclut tout de même que cette solution ne ferait que déplacer la production de GES vers les pays qui devront alors fournir l'UE en viande bovine. Les impacts d'une telle délocalisation feront sans doute l'objet d'un autre rapport...



TTIP/TAFTA : un autre mauvais choix potentiel de l'UE

Les négociations en cours sur l'accord de libre-échange avec les États-Unis (TTIP/TAFTA) pourraient également mettre en péril la production de viande bovine. Dans ce contexte, il est courant d'opposer les intérêt agricoles et industriels ; l'un souhaitant se servir de l'autre comme monnaie d'échange pour renforcer ses positions commerciales à l'exportation. Malheureusement, il faut aussi compter sur la division du secteur agricole. En effet, des lobbyistes viticoles et de l'industrie laitière s'enthousiasment déjà des potentialités qu'offriraient pour eux cet accord commercial sans se soucier de l'impact sur la viande bovine (consulter notre article sur le sujet) L'Union Européenne pourrait faire d'une pierre tombale deux coups en signant l'arrêt de mort de la filière viande en Europe : améliorer ses relations commerciales avec les USA et réduire ses émissions de GES !

















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