La section Viande de la Coordination Rurale est abasourdie par les propos d’Emmanuel Macron, qui a annoncé hier la conclusion imminente d’un accord entre l’Union européenne et le Mercosur. Le discours tenu par le président de la République entre en contradiction totale avec sa position de l’hiver dernier, au cours duquel il dénonçait à juste titre la « fuite en avant » de la Commission européenne dans la signature de traités de libre-échange.

Rappelons encore une fois que d’après l’Institut de l’élevage (Idele), le Ceta et le Mercosur cumulés conduiraient à une baisse du prix de la viande de 10 % et menaceraient jusqu’à 30 000 éleveurs en France !

Pour rassurer les éleveurs, la président Macron n’a rien trouvé de mieux que de les encourager à s'engager eux aussi sur la voie du marché mondial et de la volatilité, en essayant d’exporter davantage de viande vers la Turquie, la Chine ou le Japon. C’est ignorer totalement les réalités de la filière. Si le marché chinois vient d’être officiellement ré-ouvert, les éleveurs ignorent encore totalement quel type de produits seront demandés par Pékin, et les prix d'achats de ces mêmes produits. Concernant la Turquie, les conditions sanitaires imposées par ce pays sont tellement strictes qu’il est impossible d'y envoyer d'importants volumes de façon stable.

La CR ne cesse de rappeler que la logique ultralibérale est délétère pour l'agriculture. La filière ovine avait ainsi failli disparaître en raison des accords conclus avec la Nouvelle-Zélande dans les années 1980. Pourquoi ne pas plutôt favoriser l'élevage français, durable et vertueux, à destination de consommateurs à la recherche de produits locaux et de qualité ? Après la grand-messe des États généraux de l'alimentation, ce revirement est incompréhensible.

Dans la même catégorie

Porcs
Viande
Alimentation
Élevage