Le zèle des administrations nationales et européennes risque encore de pénaliser les éleveurs.

La Commission met la pression en matière de bien-être animal

En effet, la Commission européenne a demandé aux États membres de limiter entre juin et septembre les transports d’animaux vivants vers la Turquie par la route terrestre qui traverse la Bulgarie. Cette route ne permettrait pas, selon elle, de garantir le respect du bien-être animal. En effet, alors que les températures extérieures sont très élevées, les camions sont régulièrement bloqués plusieurs heures au poste-frontière afin que les autorités turques réalisent leurs contrôles administratifs et sanitaires.

Cette demande concerne pour l’instant peu la France, puisque les exigences turques en matière de FCO ne permettent pas encore d’envoyer des animaux issus de nos troupeaux. Toutefois, l’injonction de la commission vient une nouvelle fois freiner les exportations vers les pays tiers qui sont essentielles à l’équilibre des marchés européens. À force d’imposer des contraintes à l’exportation, les administrations risquent d’accentuer l’engorgement du marché intérieur.

Une situation absurde concernant la FCO

Nous avons pu une fois encore constater l’incapacité des administrations à régler des situations absurdes lorsque, la semaine dernière, 12 lots d’animaux en provenance d’Espagne, mais nés en France, on été refusés par les autorités turques. Au motif que les animaux ne respectaient pas les garanties FCO négociées entre la France et la Turquie. Il s’agissait pourtant de veaux nés en France, vendus en Espagne grâce au protocole bilatéral signé avec ce pays, puis engraissés plusieurs mois avant leur départ vers la Turquie. Aujourd’hui, la DGAL demande aux opérateurs français de ne plus vendre d’animaux en Espagne s’ils savent que ces animaux sont destinés au marché turc.

Là encore, on pourrait croire que ce problème ne concerne pas la France à partir du moment où les animaux ont été vendus à l’Espagne, mais c’est oublier que ces lots refusés risquent d’encombrer une fois encore le marché européen.

Il est de notoriété publique que les opérateurs turcs tentent de contourner l’impossibilité d’envoyer d’importer des animaux depuis la France en utilisant des « plateformes » de transit (Espagne, République Tchèque ou encore Belgique). Mais l’exemple espagnol montre que ces circuits détournés finissent par être identifiés par les autorités turques. Il est impératif que les administrations de ces pays entament des discussions multilatérales afin d’harmoniser les règles sanitaires pour palier ces situations absurdes.

La CR n’a jamais défendu la conquête à tout prix de nouveaux débouchés, qui rend les éleveurs dépendants des aléas extérieurs. L’exportation raisonnée reste toutefois nécessaire pour désengorger le marché français et européen.

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