compte-rendu croe cioe poitou-charentes

Le comité régional d'orientation de l'élevage et le comité interdépartemental d'orientation de l'élevage se sont tenus le 17 octobre dernier aux Ruralies. Voici le compte-rendu :

POINT DE CONJONCTURE DES FILIÈRES ANIMALES


Filière caprine :
La filière caprine traverse actuellement une crise de surproduction : en 2010 la production a augmenté de 8 à 9 %o avec une stagnation des ventes. Ce déséquilibre a conduit à des stocks dans les entreprises. Un plan de sortie de crise avait été mis en place et reposait sur une diminution des importations, une maîtrise de la production, des actions de promotion collective afin de développer les ventes et des engagements à limiter les baisses de prix de ventes (+ 1,7 %)

En début 2011, on assiste à une limitation des hausses de production avec des variations entre les entreprises (0 à 4 %). La consommation des ménages reste en baisse sur 2011.

Un nouveau plan de maîtrise plus strict prévoit des baisses de - 3 à - 7%.

Face à cette situation, les pouvoirs publics réalisent un diagnostic stratégique de la filière. Dans les conclusions, il est évoqué de rendre obligatoire la contractualisation de la production entre les entreprises et les producteurs. Les organisations professionnelles sont plutôt favorables à cette maîtrise. Au niveau régional, J.Y.RESTOUX regrette que les politiques de maîtrise de la production ne soient pas suivies de manière identique par les entreprises.

Filière bovins lait :

Au niveau international, la conjoncture est bonne pour 2011 mais laisse apparaître des incertitudes pour 2012. Les cours mondiaux du beurre sont élevés, alors que ceux de la poudre accusent un fléchissement. Les évolutions de production des pays de l'hémisphère sud, qui jouent un rôle important sur le commerce international, ne sont pas connues car très liées aux aléas climatiques.

Avec un prix du lait plus attractif, la production nationale est en hausse de 6 % sur le 8 premiers mois de l'année avec des prix en augmentation de + 11 % mais un ralentissement prévu pour la fin de l'année (+2 à 3 %).

Au niveau régional, la production augmente de 1.9 % malgré la sécheresse et les prix de 12 %. Les systèmes fourragers avec maïs ont permis de limiter la baisse de production fourragère. Cette augmentation de volume ne permet pas cependant d'atteindre le quota. C. LIMOGES regrette que les recommandations de prix ne soient pas respectées par toutes les entreprises et précise que le prix est facteur de dynamisme pour la production régionale. II rappelle la nécessité de se préparer à la gestion des volumes par bassin pour s'adapter à la fin des quotas en 2015. J.Y RESTOUX signale que l'orientation vers la maitrise de la production n'est pas partagée par tous les pays en Europe ce qui risque d'aboutir à une maîtrise par les prix.

Bovins viande :
La production est stable tant en Europe qu'au niveau mondial. L'accroissement de la demande dans les pays émergents entraine une hausse des prix au niveau mondial alors qu'ils restent stables en Europe. On assiste à une baisse des importations et une hausse des exportations européennes avec un maintien de la consommation.

En France, la sécheresse a entraîné une hausse des abattages au printemps : + 8 % sur les 8 premiers mois de l'année. La consommation est en légère diminution (- 0.8 %) et les exportations sont en hausse : + 6 % en bovins maigres et + 20 % en bovins finis (Turquie, Maghreb). Les prix sont en augmentation de 6 % à 9.5 % selon les catégories mais avec des coûts de production qui restent élevés (+ 10 %).

En Poitou-Charentes, la baisse des effectifs bovins, -2.7 % au 30 juin, affecte l'ensemble des catégories.

Viande porcine :
Au 2ème trimestre 2011, la production s'est accrue de 2 % principalement dans le bassin nord européen, alors qu'on assiste à un recul en France de 1 % Les effectifs sont stables en 2011 et sont prévus en baisse à partir du 2ème trimestre 2012. La consommation européenne est en recul de 1 % et les exportations en forte hausse en 2011 notamment vers l'Asie et la Russie.

En France, les prix sont en augmentation de 10 % sur les 9 premiers mois de l'année avec une baisse des abattages de 1 %. La consommation est en légère baisse avec une dégradation du commerce extérieur (baisse des importations, et hausse des importations).

En Poitou-Charentes, la production est en légère baisse (-1.3 % sur les 9 premiers mois de l'année). L'un des facteurs de cette érosion de la production est la contrainte sociétale qui limite les projets des éleveurs.

Viande ovine :
En 2011, le cheptel ovin est en diminution au niveau européen.

En France, la sécheresse a provoqué des ventes plus importantes en juillet et août. La filière a organisé pendant cette période des actions de promotion, sous forme d'animations en magasin avec les producteurs pour absorber ces quantités supplémentaires.

Les prix sont en hausse depuis le 15/09 grâce à ces animations et au manque d'agneaux de report. P. SOURY rappelle que la filière s'est engagée dans la contractualisation. Cette démarche est facteur de dynamisme pour la production.

Lapins :
La baisse de la consommation se poursuit (- 6.3 %) et représente aujourd'hui moins de 1 kg/an/habitant. Les prix sont en hausse mais sans compenser la hausse des coûts alimentaires (luzerne déshydratée notamment).Au niveau régional, la baisse continue du nombre d'éleveurs est compensée en partie par un accroissement de la taille des élevages.

Volailles :
La production mondiale est en hausse de 2.4 % en 2010/2009 avec une progression importante de la production allemande. Cette hausse de production est liée à une forte demande notamment en provenance d'Asie. Cette évolution de production concerne toutes les espèces à l'exception de la dinde.

En France, la production est en hausse avec le développement des exportations : + 16 % sur les 4 premiers mois de l'année. Les achats des ménages sont relativement stables malgré les hausses de prix qui ont pu être conclues avec les distributeurs pour compenser les hausses des coûts alimentaires. A noter également un développement de la production d'oeufs avec la mise en place d'atelier poules pondeuses en plein air.

POINT D’ÉTAPE SÉCHERESSE
Le climat 2011 a été marqué par un printemps sec et chaud avec des records de températures et des niveaux très bas de précipitations. Les pluies d'été ont permis de limiter les pertes.

Une évaluation de l'impact économique pour l'élevage a été réalisée sur la base des réseaux d'élevage et à dire d'expert.

Les pertes ont été générées par des diminutions de récoltes des prairies tant en fauche (foin, ensilage, enrubannage) qu'en pâturage et en maïs ensilage pour les Charentes. Ont été pris également en compte les compensations estivales (dérobées et fauches), les achats de paille supplémentaires, les concentrés et les coûts des dérobées.

En Poitou-Charentes, le surcoût alimentaire est évalué à 74 MC :

Dont 21% en Charente, 16% en Charente-Maritime, 42% en Deux-Sèvres et 20% en Vienne
Dont 47 °h en bovins viande, 32 % en bovins lait, 12 % en caprins et 9 % en ovins.

Par système de production, les pertes vont de 85 €/UGB et 95 €/UGB (ovins et bovins viande) à 130€/UGB et 135 €/UGB en bovins lait et caprins.

Globalement le surcoût représente 11 % de la valeur économique de la production en élevage contre 17 % en grandes cultures.

Le montant des indemnités calamités s'élève à 21.32 M€.

On note également de grandes disparités sur l'éligibilité des dossiers de demandes d'indemnisation. Sur la région, 6 195 dossiers ont été déposés et 2720 ont été considérés éligibles soit 44 % des dossiers : 67 % en Charente, 25 % en Charente-Maritime, 30 % en Deux-Sèvres, 56 % dans la Vienne.

Le témoignage de la Charente a été présenté avec une situation de sécheresse depuis 2010. 3 types d'actions ont été conduits :

Des actions politiques avec des demandes de dérogations jachère, d'adaptation PHAE, déplafonnement aides minimis, report d'annuités d'emprunts, reports MSA sans pénalités, dossiers calamités, adaptation des restrictions d'irrigation pour le maïs destiné à l'élevage avec de la communication pour sensibiliser (radios, presse locale...) à tous les niveaux
Des actions techniques : ouverture de pages Internet, fiches techniques, conseils (actions également conduites dans les autres départements de la région)
Des actions terrain notamment pour l'approvisionnement en paille, contact avec toutes les mairies pour des contrats de fauchage sur leurs terrains et réserves foncières, partenariat CRPF (150 ha de foin sous peupliers).
EVOLUTION DE LA CHARTE DES BONNES PRATIQUES D'ELEVAGE
Il est rappelé que la Charte des Bonnes Pratiques d'Elevage a été mise en place en 1999 suite aux différentes crises sanitaires. L'objectif était pour les éleveurs de faire le point sur leurs pratiques et de le faire savoir. Actuellement 110 000 éleveurs bovins lait et viande adhérent à la Charte soit 82 % des éleveurs laitiers et 56 % des éleveurs allaitants.

La Charte s'est adaptée régulièrement aux attentes de la société et des éleveurs avec dans une première version l'accent mis sur la traçabilité (animaux et alimentation), puis en 2003 sur la traçabilité des pratiques et les liens avec l'agriculture raisonnée et les démarches qualité et, en 2007, le Paquet Hygiène et la conditionnalité des aides. La nouvelle version sera davantage orientée vers l'environnement en prenant en compte les modalités de HVE, Certiphyto, l'affichage carbone et la sécurité des personnes. La communication sera renforcée avec un nouveau logo et la création d'un site internet.

Cette nouvelle version sera en place dès 2012. PRESENTATION DES SUIVIS QUALITE IDENTIFICATION
L'objectif de ces suivis Qualité de l'identification réalisés par l'EDEi et l'EDE 79 est de détecter et d'identifier les problèmes dans l'application de l'identification, de déclencher des actions correctives (conseil, formation) et d'avoir une vision globale de l'identification.
Ces suivis sont mis en place selon 2 procédures :
Une procédure ciblée où les visites sont déclenchées à partir de seuils d'alerte sur l'application de l'identification
Une procédure nationale qui consiste en des visites d'un échantillon d'éleveurs tiré au sort de manière à avoir une vision objective de l'application des règles de l'identification. Ces visites en élevage sont réalisées selon des procédures précises.

Ce dispositif est appliqué en bovins et ovins-caprins. Il concerne 5 à 7 % des élevages bovins et 2.5 °h des élevages ovins-caprins pour les visites ciblées et 41 élevages bovins pour les visites aléatoires.


ACTUALITE EDEi
Orqanisation : Depuis la décision de centralisation à Angoulême, la réorganisation se poursuit. A Mignaloux (dès maintenant) et la Rochelle (fin 2012) ne seront conservés que le suivi terrain et l'accueil physique des éleveurs. Un accueil physique est également organisé à Confolens.

L'EDEi compte aujourd'hui 17 personnes représentant 12.5 ETP pour une situation avant EDEi avec 20 personnes représentant 16 ETP. Une comptable a été recrutée pour la gestion, le recouvrement et le suivi de 10 000 factures.

Tarifs : en 2011 les tarifs sont en diminution : Pour les bovins, le forfait animal passe de 0.70 € à 0.65 €, de 0.55 € à 0.40 € pour la notification électronique et la tarification de la certification de parenté bovine est portée à 0.60C/passeport filié suite aux recommandations du Ministère et de la tutelle. En ovins-caprins, le forfait reproducteur passe de 0.20€ à 0.10€, soit une baisse globale de 50 000 C. Une baisse est également prévue pour 2012 et sera calculée en fonction des comptes financiers 2011.

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