cognac viticulture

Les députés ont voté une augmentation des droits d’accise de 9,64 %, une augmentation de la cotisation de sécurité sociale de 33% : le gouvernement veut la mort des vignerons vendeurs directs.

La majorité d’entre eux vend sur le marché français et va voir sa part d’indépendance vis-à vis du négoce sérieusement remise en cause. Le négoce cognaçais qui vend 95% de la production régionale de cognac en majorité à l’export n’est donc pas touché par cette mesure et n’a pas réagi. Si les vignerons peuvent se réjouir de la baisse de 19% des taxes sur le pineau, cette baisse laisse le vin de liqueur charentais largement surtaxé par rapport à ses concurrents vins doux naturels.

Avec une affectation Cognac égale à 97,13% du vignoble double fin pour une superficie de 72107 hectares, et un rendement moyen voisin de 10 hl AP /ha , on peut prévoir une production potentielle de plus de 720000 hl AP pour des sorties annuelles de 489 801 hl AP.

De quoi inquiéter sur les conséquences d’un tel déséquilibre sur les prix à venir et sur la trésorerie des exploitations.

Autre sujet d’inquiétude : la suppression des droits de plantation que les autorités communautaires veulent imposer. La Coordination Rurale, comme les autres syndicats viticoles lutte pour faire achopper cette disposition. Il est regrettable que les vignerons eux-même ne s’impliquent pas plus dans cette lutte. L’enjeu est crucial, notamment pour les propriétaires dont le patrimoine serait dramatiquement déprécié. Les bailleurs seraient les plus exposés, surtout avec la mise en place en Cognaçais du PAPE (production autorisée par exploitation) prôné par feu le SVBC.

En les effets couplés du PAPE et de la libéralisation des droits de plantation permettraient aux preneurs de transférer au sein de leur entreprise la production des vignes des bailleurs sur des vignes librement plantées sur des terres leur appartenant. Les vignes des bailleurs se trouveraient ainsi sans débouché, entraînant une concentration du vignoble selon les directives de la politique contractuelle.

 

Armand Paquereau, viticulteur charentais

 

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