épandage surface agricole utile

Les propositions du Commissaire européen à l’agriculture inquiètent les agriculteurs charentais, qui craignent pour leur avenir. Fluctuation des cours des produits agricoles : L’alignement sur les cours mondiaux génère des variations de prix importantes, laissant une marge permettant d’investir pour le futur, mais plus souvent en dessous des prix de revient.

 

Ceci amène l’entreprise à décapitaliser pour assurer une survie artificielle. Plutôt que la régularisation des marchés, on nous impose la contractualisation : prix de vente au bon vouloir exclusif de l’acheteur, ajouté à une assurance coûteuse. Les agriculteurs charentais ne sont pas des traders qui peuvent jouer leur récolte en bourse, ils ont besoin de stabilité des prix pour l’avenir de leur exploitation.

Notre viticulture en danger : Essentiellement la production de Cognac qui représente presque la moitié de la production agricole de notre département, est en grave danger avec la suppression des droits de plantation, or Bruxelles n’apporte pas de réponse.

La transmission des exploitations : Malgré la réglementation mise en place, la surface des exploitations augmente, certes à cause de la mécanisation, mais surtout parce que nos structures de régulation du foncier, importantes et coûteuses gèrent la terre agricole comme dans les années 50 les exploitations étaient individuelles. Maintenant la forme sociétaire est devenue la règle, avec le mélange des générations.C’est l’entreprise qui doit être soutenue dans son entité et la notion de jeune agriculteur doit être revue. Le partage des terres comme le partage du travail a échoué, il est temps de travailler sur de nouvelles bases qui devraient permettre aux investisseurs non agricoles d’investir dans le foncier. Le slogan du vieux syndicat : « la terre a celui qui la travaille » est devenu obsolète. Rien n’est proposé concernant les retraites agricoles, le mode de faire valoir par delà le fermage ou le faire valoir direct …. Une agriculture biologique complémentaire.

Le verdissement de nos campagnes est le souhait de tous, surtout quand l’agriculteur conventionnel est comparé à Attila (« l’homme derrière lequel l’herbe ne repousse pas ») Faudrait-il encore que ces bonnes intentions assurent malgré tout la satisfaction des besoins alimentaires en qualité mais aussi en quantité à une population qui ne cesse de croître…. Opposer l’agriculture biologique à l’agriculture conventionnelle n’apporte rien. Les deux peuvent êtres complémentaires si l’on essaye d’adapter à la seconde les pratiques culturales de la première…

Enfin, il est de bon ton de crier « mort aux riches et aux gros » : « seuls les agriculteurs actifs seront éligibles aux aides ». La reine d’Angleterre paiera !!!! Attention quand même que ce ne soit pas plutôt par exemple les pluriactifs qui veulent conserver l’exploitation familiale, ou l’agriculteur dynamique qui se sera diversifié et dont le revenu agricole serait inférieur à celui de sa nouvelle activité.

Le responsable départemental que je suis n’est pas un spécialiste de l’analyse de texte et ce n’est pas ma mission, mais hélas chacun comprendra qu’on reste dans la ligne d’une Europe ultra libérale rejetée par les Français, mais imposée malgré nous, avec des règlementations variables entre les pays membres et contraires à une équité minimum. Le principe du moins disant est la règle universelle qui condamne une agriculture à la recherche d’équilibre entre rentabilité et environnement. Les nations « fourmis » payent les frasques des pays « cigales »…

Comment, dans ce contexte, avoir encore des agriculteurs entreprenants, dynamiques, responsables voulant assurer la pérennité de leur exploitation pour la transmettre à leurs enfants ?

Un bon paysan n’est pas celui qui travaille bien ses champs, mais celui qui est à jour dans ses papiers. C’est hélas toujours vrai !

 

Conseil d’Administration CR 16

 

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