Un petit mot de Gustave Delaire, ancien directeur d'Accéa +, il faut un parallèle intéressant entre le paysan et l'outarde.
Lors du colloque « Agri/futur » du 23 novembre à Zoodyssée de CHIZE, le Président du Conseil général, EricGAUTIER, nous a rappelé combien l'outarde avait souffert de l'agriculture intensive. Sa population, fortement réduite, a été menacée d'extinction. Un autre lien a été établi entre ces pertes et la diminution du nombre de paysans. Les courbes illustrant ces deux phénomènes sont parallèles et corrélées: les paysans ayant entrainé l'outarde dans leur chute.
Ce constat ne révèle-t-il pas l'incohérence des politiques publiques? D'un côté, à juste titre, des dispositions sont prises pour enrayer le déclin de l'espèce en question. De l'autre, au contraire, on favorise encore le productivisme et l'élimination de paysans. La PAC 2013 va à nouveau favoriser l'agrandissement des exploitations par l'attribution probable d'une prime uniforme à l'ha, sans limitation de surface. Des fonds européens et régionaux, insuffisamment conditionnés, cosubventionnent , sous couvert de modernisation, la restructuration des exploitations pour concentrer les volumes produits. Par des exonérations fiscales et sociales, l'Etat incite au remplacement de la main d'oeuvre par des équipements, en vue d' améliorer la productivité du travail. Et ensuite on essaie de rattraper les dégâts sociaux et environnementaux.
Puisse l'outarde sauver le paysan. Pour sa propre survie!
Gustave Delaire
