Mardi 12 janvier, Madame Élodie Degiovanni, préfète de la Drôme, a répondu à l’invitation de la Coordination Rurale de la Drôme pour venir visiter l’exploitation de Messieurs Patrice Tiron et Loïc Bonnin sur la commune de Ratières.

Madame la Préfète, arrivée en juillet dernier sur le département, a fait le déplacement pour rencontrer les agriculteurs, accompagnée de Monsieur Christophe Deblanc, directeur adjoint de la DDT, de Monsieur Franck Soulignac, 1er vice-président du Conseil départemental de la Drôme, en charge notamment des politiques agricoles et alimentaires et de Monsieur David Bouvier, maire de Ratières et conseiller départemental.

Après la visite et la présentation de l’exploitation familiale, les sujets d’inquiétude des agriculteurs ont été abordés. Les premières questions concernaient l’irrigation et l’usage de l’eau. La baisse prévue de 40 % des quotas d’irrigation n’est pas sans effrayer les producteurs présents. Tous l’affirment : il est impossible de produire sans eau ! Une telle diminution mettrait en péril les exploitations locales, dont les terres sableuses apportent peu d’eau aux cultures.

Joris Miachon, jeune agriculteur, rappelle que si le nombre d’exploitations baisse (-18 % entre 2010 et 2020 sur le département de la Drôme) et si peu d’agriculteurs s’installent, c’est aussi dû au contexte actuel peu attractif pour ceux qui veulent se lancer : baisse de la PAC, difficulté des dossiers à remplir, prix peu rémunérateurs, impasses techniques suite à la suppression de produits phytosanitaires, contraintes liées au plan pollinisateurs, foncier trop cher, coût de l’installation, etc. Autrement dit, les obstacles ne manquent pas. « Je ne crois pas que ça soit la pénibilité du métier qui freine les installations. Il faut vraiment être très motivé pour vouloir s’installer dans ces conditions ! », ajoute Joris Miachon.

La CR 26 a également alerté la préfète sur les conséquences du plan pollinisateurs. Son application va compliquer grandement le travail des agriculteurs, voire provoquer la disparition de certaines exploitations.

Enfin, tous se sont accordés sur la rapidité et la simplicité de la réponse des services de l’État suite aux épisodes du gel du printemps dernier. Mais les agriculteurs déplorent tout de même la lourdeur administrative qui leur est imposée au quotidien.

« L’agriculture devra probablement changer dans les années à venir, mais elle a besoin d’une transition longue pour que les exploitations puissent survivre », conclut Patrice Tiron.

L’après-midi s’est terminé par un café en plein air accompagné de produits locaux. La Coordination Rurale de la Drôme remercie vivement Messieurs Tiron et Bonnin pour leur accueil et Madame la Préfète, ainsi que les élus présents, pour leur écoute et leur intérêt vis-à-vis des sujets d’inquiétude des agriculteurs exposés durant la visite.

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