C’est un accouchement sans douleur qui s est produit au sein de la CR58 : il s agit d’un changement de présidence du 2éme syndicat agricole départemental. Me voici donc, Bernard Blondeau, successeur de Lydie Deneuville, et je voudrais lui rendre un vibrant hommage pour tout le travail, la générosité et son ouverture aux autres, qu’elle a démontrés tout au long de la douzaine d’années où elle a présidé aux destinées de la CR 58.

C’est un honneur pour moi de lui succéder et je sais que la tâche est ardue. Le défi qui nous attend ressemble à un «Everest» , mais nulle montagne n’a connu de vainqueur et il nous faudra planter notre drapeau sur le terrain du syndicat majoritaire. Déjà, nous avons obtenu certaines satisfactions : semences fermières, échanges céréaliers éleveurs, ... Aujourd’hui, nous sommes heureux de voir que les revendications fondatrices de notre syndicat soient reprises par la FNSEA à court d’idées : prix rémunérateurs, combat sur les contrôles PAC, l’eau de l’hiver pour l’été, ...

À ce propos, la CR dirige un département pilote en la matière. En effet, le Lot-et-Garonne multiplie les retenues d’eau pour irriguer les terres et ose affronter les pouvoirs publics à ce sujet. C’est un véritable succès malgré l’opposition de la FNSEA qui a tout fait pour empêcher ces retenues... dont acte Madame Lambert reprend à son compte aujourd’hui cette initiative. Il serait temps ! Une fois de plus, nous démontrons la justesse de nos positions et de nos actions.

Notre discours commence à avoir un écho auprès des représentants de l’État, de nos élus, et ces derniers sont bien conscients du double langage des représentants agricoles du syndicat «soi-disant» majoritaire. Preuve également que nos actions sont judicieuses, le relais par les médias télévisuels de la manifestation «anti CETA» à Paris que la CR a menée pour tenter d’influencer jusqu’à la dernière heure sur le vote des députés. Voilà donc une première entrée en matière et soyez assurés de la noblesse de notre combat que j’essaierai de mener avec force et détermination.

Quelques mots tout de même sur ma personnalité : Je suis éleveur polyculteur sur le canton de Brinon-sur-Beuvron, et je suis actuellement en période de transmission de notre exploitation à l’un de nos enfants. Ce n’est pas une installation-agrandissement comme on en voit fleurir dans les campagnes nivernaises. En effet, l’un de mes combats sera le maintien d’exploitations afin d’assurer un tissu humain dans nos campagnes.

Mais aujourd’hui l’urgence est à la sécheresse qui risque de devenir récurrente à l’avenir. On connait déjà la réticence des professionnels de l’assurance à une «assurance récolte». À la CR, nous sommes opposés à ce genre de contrat, que certains voudraient rendre obligatoire, car toutes les garanties nécessaires ne sont pas réunies pour une bonne prise en compte et indemnisation des préjudices. L’une des questions qui va se poser dorénavant, c’est le fermage : Pourra t-on continuer à payer une location sur 12 mois quand la pousse d’herbe se résumera à une période de 3 mois ? Idem pour les cultures de maïs ou tournesol ? Nous allons interpeller à ce propos l’ensemble des partenaires.

Cependant, il nous faut garder espoir et je compte fortement sur la solidarité paysanne, bien plus que sur nos politiques, pour faire face à cette nouvelle épreuve. Je conclurai par «ce n’est pas parce que les choses sont difficiles que nous n’osons pas, c’est parce que nous n’osons pas qu’elles sont difficiles» de Sénèque. Je vous dis donc à bientôt sur le pavé pour mener à bien l’avenir de notre belle profession.

Bernard Blondeau, nouveau président de la CR 58

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