Mesdames et Messieurs les agriculteurs de Saône et Loire,

Entre 2013 et aujourd’hui, notre département a perdu 1 000 chefs d’exploitation. Avec 7 171 inscrits dans le collège 1, nous sommes encore un des départements les plus agricoles de France, mais, à ce rythme, combien d’entre nous seront encore actifs dans 6 ans ? Et aurons-nous encore la possibilité de voter pour des représentants locaux ?

On aurait pu penser que le marasme dans lequel notre profession se débat depuis des années provoquerait un regain d’intérêt ou un sursaut de colère. Force est de constater qu’il n’en est rien au regard des chiffres de participation aux élections Chambre d’agriculture communiqués ce matin par la Préfecture (22 %).

La Coordination Rurale comprend l’indifférence, voire l’hostilité, que provoque chez beaucoup d’entre vous une simple allusion à vos représentants à la Chambre consulaire.

Tout au long de cette campagne vous nous avez exprimé ce sentiment d’inutilité de l’organisme qui doit vous défendre.

Loin de vouloir ressasser le passé ou accabler qui que ce soit, nous voulons attirer votre attention sur un enjeu qui n’a pas suffisamment été abordé lors de cette campagne électorale : la représentativité et, par ricochet, la capacité du monde agricole à peser sur les décisions nationales.

Élire vos représentants, sans doute pour la dernière fois à l’échelon départemental, c’est bien sûr choisir entre trois projets locaux, mais aussi trancher entre trois politiques nationales très différentes car la majorité départementale conditionne celle de la Chambre régionale et aussi celle de l’Assemblée permanente des Chambres d’agriculture (APCA). C’est l’APCA qui est l’interlocuteur du gouvernement pour toutes les questions agricoles. La représentativité syndicale est donc déterminante.

Une participation forte au scrutin, quels que soient vos choix ou les résultats, montrera aux pouvoirs publics que les agriculteurs sont encore en capacité de choisir leur destin et de peser sur les décisions. Dans le cas contraire, nous subirons le même sort que les syndicats traditionnels et serons cantonnés à un vague rôle consultatif. Les États généraux de l’alimentation l’ont déjà clairement illustré. Avons-nous réussi à nous imposer face aux lobbys de l’agroalimentaire, de la distribution ou face aux environnementalistes ? Non ou presque pas… Faites ce que les paysans ont toujours fait : choisissez votre destin et ne laissez personne décider pour vous !

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