À l’aube des élections législatives des 30 juin et 7 juillet 2024, notre syndicat a souhaité éclairer ses adhérents sur les positions des candidats à la députation sur des sujets cruciaux pour l’avenir de l’agriculture.

Dans cette optique, les présidents des départements de Bourgogne Franche-Comté, ont envoyé un courrier aux candidats avec une série de 10 questions fermées (réponses par oui ou non) qui permettront à nos membres de mieux comprendre leurs engagements et perspectives en matière agricole.

Pour le département de Saône et Loire, 29 candidats se sont présentés, nous avons avons eu 17 adresses mails et 4 ont répondu à notre courrier. Voici leurs réponses :

 

1. Vous opposerez-vous à tout nouvel accord de libre-échange incluant un volet agricole favorisant des importations ne respectant pas nos normes et venant concurrencer les productions françaises ?

M. REBEYROTTE (Renaissance) : Oui, pas à tout accord commercial, mais à ceux dont vous parlez, sans clause miroir. Je suis par ailleurs favaorable aux exportations.

Mme CORNELOUP (LR) : Oui, c’est le minimum que l’Europe doit exiger.

 

2. Soutiendrez-vous l’exception agri-culturelle( à l’instar de l’exception culturelle, sortie de l’agriculture de l’OMC et des accords de libre-échange) ?

M. REBEYROTTE (Renaissance) : Je ne sais pas ce que c’est. Nous devons participer aux échanges pour exporter. Nous n’avons surtout pas intérêt à un repli agricole.

Mme CORNELOUP (LR) : Oui, les biens agricoles ne sont pas des biens comme les autres. Ils doivent bénéficier d’un statut à part.

 

3. Soutiendrez-vous une uniformisation des normes environnementales entre tous les pays de l’U.E. et l’arrêt immédiat des surtranspositions en France ?

M. REBEYROTTE (Renaissance) : Oui, surtout les surtranspositions et respecter les mêmes normes.

Mme CORNELOUP (LR) : Oui, urgence d’obtenir cette uniformisation.

 

4. Soutiendrez-vous une évolution de la Politique Agricole Commune allant vers le remplacement progressif des aides agricoles par une régulation des prix, afin que ceux-ci permettent la rémunération des agriculteurs ?

M. REBEYROTTE (Renaissance) : Prudent sur la question du prix administré, là encore dans le cadre des échéances et d’un risque d’alignement vers le bas.

Mme CORNELOUP (LR) : Oui, c’est la condition sine qua non d’une juste rémunération du travail des agriculteurs.

 

5. Etes-vous prêt à vous engager pour une diminution drastique du nombre de normes et obligations pesant sur les agriculteurs, y compris sur le plan environnemental ?

M. REBEYROTTE (Renaissance) : Oui, la loi est en cours

Mme CORNELOUP (LR) : Oui, la surtransposition des normes européennes est insupportable. Ce cancan réglementaire doit cesser. Idem pour certains services de l’État dont il faut revoir les missions (OBF).

 

6. Vous engagez-vous à soutenir le modèle familial d’exploitation agricole, en particulier en allégeant la charge administrative, en favorisant circuits courts et vente directe, en luttant contre l’accaparement des terres par des coopératives financières ?

M. REBEYROTTE (Renaissance) : Oui, en ne niant pas pour autant la capacité exportatrice de notre agriculture (pas de repli).

Mme CORNELOUP (LR) : Oui, c’est une de mes priorités.

 

7. Favoriserez-vous la consommation locale dans la restauration collective ?

M. REBEYROTTE (Renaissance) : Oui

Mme CORNELOUP (LR) : Oui, je me bats à l’assemblée nationale pour acter ce point. Nous allons y parvenir.

 

8. Soutiendrez-vous la mise en place d’avantages financiers favorisant la transmission des exploitations et l’installation des jeunes (suppression ou allègement de la taxe foncière sur les terres agricoles, des frais de succession, ….) ?

M. REBEYROTTE (Renaissance) : Oui, en lien avec les collectivités territoriales.

Mme CORNELOUP (LR) : Oui, dans le cadre du renouvellement des générations, une réforme de la transmission des exploitations très incitative est indispensable.

 

9. Faciliterez-vous la création de retenues d’eau, l’entretien des fossés, étangs et cours d’eau en vue de lutter contre inondations et sécheresses ?

M. REBEYROTTE (Renaissance) : Oui

Mme CORNELOUP (LR) : Oui, réponse de bon sens.

 

10. Etes-vous favorable à la liberté pour les agriculteurs de produire leurs propres semences et de vendre leurs céréales sans passer par un intermédiaire ?

M. REBEYROTTE (Renaissance) : Oui, même si cela trouve ses limites.

Mme CORNELOUP (LR) : Oui, plus d’autonomie, plus d’indépendance alimentaire pour la France.

 

Réponse par mail de Mme LUCOTTE et M. COURATIER (LO) :

Ces élections, imposées par Macron sont éminemment politiques ; soit le résultat lui est favorable et il aura réussi à calmer le jeu en faisant réélire les politiciens traditionnels soit c’est un échec pour lui, Bardella se retrouvera premier ministre et lui confiné dans un rôle de figurant. Mais dans un cas comme dans l’autre, il aura réussi à gagner du temps dans une situation qu’il a prétendu maîtriser en faisant un coup de poker mais qui lui échappe.

Chacun sait cela ; alors on ne va pas se voiler la face et faire comme si un nième catalogue de propositions pouvait changer quoi que ce soit. Si c’est la droite et les Macronistes qui gagnent, va-t-on attendre qu’ils fassent ce qu’ils n’ont pas fait depuis des années ? Alors que nous savons pertinemment qu’ils s’en moquent. Si c’est la gauche, c’est la même chose. On ne l’a connue que trahissant ses promesses, chaque fois qu’elle arrivait aux affaires. La remise en selle du revenant Hollande est en elle-même un engagement de la gauche à faire comme avant, c’est-à-dire servir la grande bourgeoisie. Quant au RN de Bardella, son seul atout est de n’avoir jamais réussi à être au pouvoir. Mais à la finale il fera comme les autres et servira les mêmes maîtres. Car c’est ainsi dans cette société où pendant que les politiciens s’agitent sur scène, voire servent de fusibles, ceux qui dirigent, les financiers, les grands bourgeois, les dirigeants de grandes entreprises tiennent les manettes.

C’est tout aussi vrai dans l’agriculture que dans les autres secteurs de l’économie. Les grandes entreprises de l’agro-alimentaires, de la distribution, les banques prennent à la gorge les petits exploitants, les écrasent, les empêchent de vivre décemment de leur travail tandis que les plus riches deviennent encore plus riches. Et cela ne changera pas tant qu’ils seront au pouvoir et imposeront leurs diktats à l’ensemble de la société. Dans leur course folle à toujours plus de profits, toujours plus d’enrichissement, ils sont prêts à tout, détruire notre niveau de vie, nous acculer à la misère, que l’on soit petits agriculteurs ou travailleurs et même détruire nos vies elles-mêmes en nous jeter dans une guerre généralisée.

Dans la même catégorie

Bourgogne Franche-Comté
Bourgogne Franche-Comté
CR 70
CR 89