La Coordination Rurale de l’Indre a organisé, mardi 15 janvier 2019, une soirée-débat sur le thème : « Les prix bas de nos produits agricoles résultent de mauvaises stratégies de nos filières », en présence de Nicolas Jaquet, président de l’OPG.

Cela fait 6 ans que la majorité d’entre nous ne dégage pas de revenu ou si peu, et on voudrait nous faire croire que nos prix agricoles sont encore trop élevés alors que le prix du blé a été divisé par 3 en 30 ans, le prix du colza par 5 depuis 1980, tout ceci en monnaie constante. Malgré nos gains de productivité, notre chiffre d’affaires a baissé de 62 % en 30 ans, c’est toute la ruralité qui en pâtit car l’agriculture ne permet plus de réinjecter de l’argent dans les campagnes.

Il s’agit bien de mauvaises stratégies et ces mauvais résultats sont dus à 3 phénomènes : • l’importation de maïs en provenance d’Ukraine qui a créé un différentiel de prix entre le blé et le maïs de 30 €/t, • l’alignement stupide des prix du colza sur le prix du pétrole qui chute, • l’abandon des quotas betteraviers.

« Cette année l’UE va être déficitaire en céréales, c’est donc culotté que d’oser nous dire que nous avons le devoir de nourrir le Monde » s’indigne Nicolas Jaquet. Pour exporter une tonne de blé, il faut importer une tonne de maïs. 20 Mt de blé tendre devraient être exportées cette campagne contre 20 Mt de maïs importées ; le solde est nul…

Il suffirait de remettre un peu d’ordre sur les marchés pour que notre métier redevienne rentable. Malheureusement, l’égoïsme de certains acheteurs privés ou coopératifs ruine notre profession et les pouvoirs publics, devenus incompétents, s’en foutent.

Le 29 décembre dernier, Christiane Lambert déclarait dans l’émission BFM Business : « l’export céréales, c’est 4,4 milliards d’euros par an, cela équivaut à 52 Airbus A320 ». C’est vraiment la gourde à ne pas sortir, un raisonnement franco-français, anti-européen qui n’aborde que l’export sans parler d’import ni bien sûr de solde de balance commerciale ou encore de dépréciation des prix. Arrêtons de comparer stupidement nos exportations de céréales françaises à des Airbus mais comparons plutôt le nombre de bateaux de blé qui traversent la Méditerranée dans un sens et le nombre de bateaux de migrants qui la traversent dans l’autre  ! En 2015, pour un bateau de céréales, il y avait 10 embarcations de migrants en retour.

Il est donc urgent de revoir les échanges commerciaux pour la stabilité du Monde !

Dans la même catégorie

CR 45
CR 45
CR 41
CR 36