A l'occasion d'un contrôle chez l'un de ses adhérents, la Coordination Rurale du Loir-et-Cher (CR41) a souhaité le soutenir dans ce qui est toujours une épreuve. Ce fut aussi une occasion de présenter à la DDT nos revendications pour la sauvegarde de nos exploitations.

Hasard du calendrier, la date du contrôle centré sur le respect de la directive nitrates a été fixée au vendredi 11 septembre, jour de visite du Président de la République dans le département. La CR41 n'a à aucun moment souhaiter empêcher ou interrompre le contrôle. Les agriculteurs ont simplement saisi cette occasion pour interpeller la Direction Départementale des Territoires (DDT) et exprimer quelques revendications centrées sur le quotidien des agriculteurs et les contrôles :

  • Ne pas oublier que tous les agriculteurs n'ont pas accès au haut débit, et que les soucis administratifs peuvent inciter à travailler plus, et ne pas embaucher,
  • Avec des charges de production qui augmentent sans cesse, et un prix des céréales en baisse, la vente à perte existe aussi pour les céréaliers,
  • Améliorer la prise de rendez-vous pour les contrôles : l’agriculteur a eu l'impression que le contrôle était urgent, la date de vendredi a été fixée par défaut par l'agriculteur, mais cela ne l'arrangeait pas. Le contrôleur a appelé le lundi, mais l'agriculteur était dans le bus pour aller à la manifestation de Bruxelles, il était indisponible le mercredi pour des raisons personnelles, et le vendredi, il faisait bon récolter les tournesols. Ce retard en raison du contrôle a pu mettre en péril sa récolte car les prévisions météorologiques pour le lendemain étaient mauvaises,
  • Une diffusion large en format papier, notamment dans chaque commune, de la nouvelle carte des cours d'eau issue de la directive du Ministère de l'environnement,
  • Une année blanche pour les contrôles,
  • Une diffusion améliorée et plus rapide, notamment dans le Loir-et-Cher, des quotas d'eau d'irrigation pour l'année, (ex de l'agriculteur contrôlé qui l'a reçu le dernier jour d'irrigation en 2015),
  • En partant d'un contrôle, un document n'est pas toujours signé par l'agriculteur. A chaque fin de contrôle, un document doit être signé par l'agriculteur avec possibilité de noter des remarques,
  • Les contrôleurs de l'ONEMA : ne pas venir sur les exploitations avec leur arme de service, ressentie comme une agression, et au niveau des missions, pourquoi ne pas travailler à un rapprochement avec les gendarmes pour contribuer à la sécurité sur les exploitations.

Mais le débat s'est aussi élargi pour exprimer quelques positions fortes de la Coordination Rurale au niveau national et européen :

  • Renégociation de la directive nitrates évoquées par Manuel Valls l'an dernier,
  • Pouvoir exporter les céréales avec un taux de protéines au moins de 11,5 ; sans quoi la France ne pourra plus produire de blé alimentaire, mais uniquement pour la nourriture des animaux,
  • L'Etat a décidé une pause sur les normes jusqu'en février 2016, il n'y a pas de résultat sur le terrain,
  • Tous les Pays européens doivent appliquer les réglementations de la même manière,
  • Engagement de préserver un tissu agricole dynamique, qui entraîne beaucoup d'emplois en amont et aval (au moins 6 pour chaque exploitation).

Nous n'en attendions pas moins, mais les représentants de la DDT venus en urgence ont attestés entendre nos positions, et s'engagent à les transmettre au niveau national.

Cette action amicale a pris des proportions inattendues, puisque le Président de CR41 a été convoqué par le Directeur de la DDT pour évoquer ce sujet.

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