Un foyer de chrysomèles du maïs a été détecté sur une parcelle au nord de Châteauvillain le 23 septembre dernier, grâce au dispositif de piégeage mis en place par le SRAL (Service Régional de l’Alimentation, ex-SRPV) de Champagne-Ardenne.

La découverte du premier insecte, capturé sur une parcelle au nord de Châteauvillain, a aussitôt déclenché la mise en place du plan de lutte obligatoire dont les dispositions sont précisées par voie d'arrêté préfectoral.

Cette parcelle est cultivée en maïs sur maïs depuis plus de dix ans. Cet insecte ne présente pas de danger pour l’Homme. En revanche, la lutte contre cet insecte ravageur est impérative car il peut, en cas d'attaque, détruire jusqu'à 80 % des cultures. La larve attaque la racine et fait verser le maïs. Le meilleur moyen de lutte étant le labour et la mise en place de cultures différentes sur les parcelles. La rotation longue est donc à privilégier.

En ce qui concerne le plan de lutte, trois zones concentriques autour de ce foyer sont définies :

- une zone focus dans un rayon d'un kilomètre autour du lieu de capture. Une obligation de rotation est imposée de façon à ce qu’il n’y ait pas de retour au cours des années 2013,2014 et 2015. Il  y aura aussi une obligation de contrôle des graminées adventices en2014 et2015. Un larvicide est par ailleurs imposé sur les parcelles de maïs en 2014.

- une zone de sécurité d'une distance de 5 km autour de la zone focus comprenant une partie du territoire des communes d’Autreville-sur-la-Renne, Blessonville, Braux-le- Chatel, Bricon, Châteauvillain, Cirfontaines-en-Azois, Orges et Pont-la-Ville. Il n’y a rien d’obligatoire en matière de rotation mais une forte incitation à y recourir. D’ailleurs les agriculteurs qui n’auraient pas signalé leur désir de faire du maïs sur maïs avant le 30octobre 2013, seront tenus de respecter une rotation.

- une zone tampon de 40 km au-delà des deux précédentes zones, où il sera aussi recommandé de ne pas cultiver du maïs en 2014 sur les mêmes parcelles que 2013. Il n’y a rien d’obligatoire mais la profession agricole et l’Administration souhaitent que les agriculteurs respectent cette pratique culturale le plus souvent possible. La zone concernée semble en effet se prêter à la rotation.

"Dans la zone focus, il est désormais obligé d'effectuer un assolement de façon que le maïs ne soit pas cultivé deux années consécutives sur une même parcelle. Outre cette obligation concernant les rotations, il est demandé aux producteurs de maïs d’être particulièrement vigilants dans le suivi de leurs parcelles et de signaler sans délai tout insecte ou symptôme suspect. De plus, il est interdit de déplacer de la terre agricole et obligatoire de nettoyer le matériel quittant la zone. Obligation est faite de détruire précocement les pieds spontanés de maïs, de contrôler les graminées adventices et d'effectuer, sur les parcelles de maïs de 2014, une lutte insecticide contre les larves. Dans la zone de sécurité, il est demandé aux exploitants, dans la mesure du possible, de ne pas cultiver de maïs en 2014. Dans le cas contraire, le traitement insecticide du sol doit être déclaré à la DDT avant le 30 octobre. Le réseau de piégeage a été renforcé depuis le 25 septembre et aucune autre capture n'a été annoncée." (Frédéric Thévenin- JHM)

L'insecte adulte mesure de 5-6 mm de long et présente des élytres jaune vif ornées de deux lignes noires longitudinales. Il est reconnaissable aux longues antennes implantées l'une près de l'autre sur le front et rabattues vers l'arrière le long du corps. Les larves sont des vers cylindriques,au corps blanc avec une tête brune et six pattes. Ils mesurent entre 3-15 mm et creusent des galeries dans les racines de leurs plantes hôtes.

Le cycle se déroule sur un an. Les femelles, très prolifiques (chaque femelle pond environ 1000 œufs durant sa vie) pondent leurs œufs dans le sol au pied des plants de maïs, entre août et octobre. Les œufs résistent aux froid de l'hiver et les larves naissent au printemps suivant. Elles s'enfoncent dans le sol où, attirées vers les racines par des substances émises par celles-ci, elles s'alimentent à leurs dépens. La nymphose intervient au bout d'un mois. Les premiers adultes s'accouplent en juillet ; la femelle attire le mâle à distance par une phéromone sexuelle.

Les adultes peuvent se nourrir non seulement sur le maïs, mais aussi sur de nombreuses autres plantes. Ils se nourrissent aussi du pollen de certaines espèces. Les larves, bien plus « nuisibles », sont davantage spécialisées et attaquent surtout les racines du maïs. Les plants attaqués prennent une allure en « col de cygne » caractéristique.

En France, la chrysomèle des racines du maïs a été détectée en août 2002 en Île-de-France, près des aéroports de Roissy et d'Orly. Depuis cette date les foyers se sont multiplés : Gouvernes (Seine-et-Marne), Thiverval-Grignon (Yvelines), Corbeil-Essonnes, Guibeville, Avrainville (Essonne), pour atteindre la Picardie en 2005.

En 2003, un foyer a été décelé en Alsace. Après une courte rémission (2004-2006), le coléoptère est à nouveau signalé en août 2007 dans la région des trois-frontières. La proximité de l'aéroport de Basel-Mulhouse-Freiburg (Euroairport) crée une polémique quant au risque d'importation d'espèces exotiques nuisibles. Suite à ces premières alertes, un arrêté en date du 14 août 2007 (JO du 18 août 2007) fixe des obligations aux zones contaminées. En 2008 et 2009, les foyers se multiplient le long des voies de communications (Autoroutes A35 et A4).

D'autres régions françaises sont atteintes dans les années 2008-2009 :

  • En Bourgogne : le laboratoire national de la protection des végétaux, unité d’entomologie de Montpellier, a confirmé le 21 juillet 2009 la capture d’une chrysomèle des racines du maïs (Diabrotica virgifera virgifera) dans la commune de Dommartin-les-Cuiseaux (Saône-et-Loire).
  • En région Rhône-Alpes : 33 individus sont capturés en 2009 (Ain, Savoie, Haute-Savoie, plaine de l'Est lyonnais).
  • En septembre 2013, la chrysomèle du maïs a été détectée sur les communes de Bas-en-Basset, en Haute-Loire et de Trévol, dans l'Allier.

Pour tenter d'éradiquer ces foyers, les autorités françaises mènent des campagnes de traitement insecticide (épandage aérien par exemple de deltaméthrine) dans des zones de sécurité de 12 km de diamètre.

L'insecte est considéré comme durablement implanté en Alsace et en Rhône-Alpes depuis 2010, ce qui conduit les autorités à préférer une logique de confinement à la logique d'éradication pratiquée précédemment. Ce changement de stratégie et l'utilisation de téfluthrine inquiète des associations alsaciennes quant à la teneur en pesticides des eaux de boissons17. On le signale la même année en Franche-Comté et dans le département des Vosges.

 A consulter :

Sources : www.jhm.fr, www.wikipedia.org, www.aube.chambagri.fr, www.haute-marne.chambagri.fr, www.avenir52.com

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