Quelques réflexions sur les mots du président de la FDSEA, Denis Ramspacher, paru dans l'Est agricole et viticole du 12 août 2011 intitulé « Surmonter les difficultés grâce à la solidarité et la force du réseau » L'opération paille pour aider les éleveurs est en cours, cependant au cours de 80 à 110€  la tonne il faut vendre près de la moitié des broutards rien que pour payer la paille de la litière. On voudrait faire croire que sans la FNSEA il n'y aurait pas eu de solidarité interdépartementale. Or la solidarité, pour certains céréaliers, est due au fait que leur conscience se refuse de voir d'autres gens dans le besoin sans réagir. Ils se satisfont en vendant à prix coûtant. Pour d'autres, la solidarité s'exprime en organisant des chantiers, mais ils n'oublient en rien l'intérêt personnel et financier ; il ne s'agit alors plus de solidarité mais simplement de commerce et de surenchère. Il faut savoir que l'opération paille aurait pu et d'ailleurs aurait dû être gérée par les chambres d'agriculture, ces organismes représentant l'intégralité du monde agricole. Cependant, c'est pour des raisons politiciennes que le ministre a chargé la FNSEA de l'opération paille. En effet, tout le monde connaît la relation complice entre le pouvoir en place et la FNSEA. Cette dernière n'a obtenu aucune aide directe pour des éleveurs à l'agonie, et pour cause, les caisses de l'Etat sont vides. Le plus grave c'est que malgré les bonnes relations de la FNSEA avec le pouvoir, sa représentativité dans toutes les commissions, sa présence autour de la table de chaque négociation, il faut faire le constat que depuis plusieurs années la viande bovine est payée au producteur à un prix qui ne couvre plus les frais de production. La FNSEA n'a pas trouvé le moyen d'instaurer des règles qui empêchent les différents opérateurs de la filière bovine de vivre confortablement au détriment de l'éleveur qui doit se contenter du reste qu'on veut bien lui laisser. N'étant pas capable de défendre les intérêts de ceux qu'elle représente en faisant établir des règles qui empêchent la production à perte ou le travail sans revenus, la FNSEA se satisfait de faire croire à son efficacité et à son utilité en relevant des prix dans les supermarchés, en organisant une démonstration avec des tracteurs ou en profitant d'une catastrophe naturelle comme la sécheresse pour s'approprier une mission qui aurait du revenir aux chambres d'agriculture. C'est ce qui permet à ce syndicat de faire croire qu'il est efficace et proche des agriculteurs. Dans les faits, malgré les diverses actions de ce syndicat qui, année après année, prétend que ce que nous vivons est inacceptable, rien ne change et la proposition de livrer de la paille au tarif qui est annoncé n'a plus rien à voir avec de la solidarité, tout au plus donnerait-il le coup de grâce à certains éleveurs bovins. Cette situation montre à quel point la politique agricole, bâtie sur des primes, et en particulier sur des primes découplées de toute production est perverse, impopulaire et contre-productive et surtout incapable de garantir un revenu. Cette politique agricole, faut-il le rappeler, a été mise en place avec la bénédiction de la FNSEA. La seule chose qui pourrait permettre à l'élevage bovin de survivre c'est un prix de vente qui permette de couvrir les charges et de dégager un revenu.

Jean-Pierre CHRISTMANN Eleveur à FORSTFELD élu chambre d'agriculture CR67

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