La coupe est pleine, nous n’en pouvons plus des dégâts de sangliers et de l’immobilisme des parties prenantes dans ce dossier. Il est temps pour les pouvoirs publics et le monde de la chasse de passer de la contemplation à l’action ! En effet, bien que le sanglier soit classé comme nuisible,la situation actuelle nous donne plutôt l’impression qu’il s’agit au contraire d’une espèce protégée, c’est aberrant !

En début de semaine, j’ai eu une réunion sur le terrain avec la DDT, 2 maires et 3 collègues touchés par les dégâts. Nous avons été écoutés, certes, mais l’État ne propose aucune solution. Idem du côté du sous-préfet de Thann avec lequel j’ai échangé : il comprend, écoute et fera suivre le cri de détresse (qui se mue en colère) des agriculteurs et certains maires, mais pas de mesure concrète pour le moment.

Si une bonne partie des maires se mobilise à nos côtés, je regrette que tous ne se saisissent pas du dossier. En tant qu’acteurs économiques et paysagers, nous méritons cette considération, surtout que les communes encaissent des fermages et des taxes foncières sur des terrains que nous ne pouvons même plus utiliser dans de bonnes conditions...

Pour comprendre les raisons de ce fléau, j’ai également interrogé les chasseurs de 4 chasses différentes afin de savoir pourquoi ils ne tirent pas. Leur réponse est consternante : « nous n’arrivons pas à vendre la viande » et « on se réserve pour les grandes battues ».

Et nous que devons-nous faire pendant ce temps ? Notre profession traverse une longue période difficile économiquement, avec des prix au ras des pâquerettes (celles que les sangliers n’ont pas piétinées !) et des conditions météorologiques plus que défavorables. Nous n’avons donc pas de temps - ni les moyens d’en perdre - pour remplir des dossiers et des déclarations, prendre des photos et attendre des expertises et des estimations pour finalement ne toucher qu’une maigre indemnisation au regard des conséquences désastreuses pour nos fermes et nos animaux.

Nous voulions nous faire entendre en mettant des panneaux sur nos parcelles. Ils ont été arrachés par les chasseurs en moins de 24h… ! Est-ce donc cela la solution que l’on nous « propose » : nous taire et attendre ? Ce n’est certainement pas dans ma nature !

Alors à présent, nous n’attendons plus des mesures exceptionnelles pour les zones touchées par ce fléau, nous les exigeons ! Outre une pression de chasse accrue significativement et conduisant très rapidement à la réduction des populations de sangliers, nous réclamons l’interdiction de l’agrainage à postes fixes, et nous demandons que les laies soient chassables, et abattues. Enfin, si les locataires de chasse ne veulent ou ne peuvent faire leur travail, il faut faire appel à des fusils extérieurs !

Et s’il faut en passer par des manifestations devant des bâtiments publics ou les bureaux de la Fédération de Chasse pour se faire entendre, nous y sommes prêts.

À bons entendeurs !

Philippe ILTIS Président de la CR68

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