Ce 3 février, les CR10, CR51 et CR52 se sont données rendez-vous pour visiter le site de Jean Rozé à Sainte-Savine (10). Ce lieu est un site de production de plus de 600 références de produits à base de viande pour les enseignes Intermarché, Netto mais aussi la restauration hors domicile. En 2019, plus de 7500 tonnes de viandes ont été produites par cette unité.

Une visite sous le signe des normes de sécurité et de traçabilité

 

Nous ne pouvons qu'être impressionné par le site en ce qui concerne ses normes de qualité et de traçabilité. En effet, la SAVIEL de Jean Rozé est certifiée IFS supérieur, un gage de sécurité pour le consommateur.

Des prix aux éleveurs qui ne sont pas prioritaires

  Un point qui a alerté les personnes présentes lors de la visite est le fait que le site n’a aucun regard sur les prix d’achats aux éleveurs. Tout est contrôlé par l'instance décisionnaire du groupe Les Mousquetaires.

Dans une période où les prix de vente pour les éleveurs sont ridicules et que la volonté de l’industrie reste d’optimiser au maximum sa production en ne prenant en compte que la traçabilité et l’aspect sanitaire de l’usine, nous sommes forcément inquiets concernant l’avenir de la filière. Surtout avec une baisse constante du volume de la viande commercialisé en GMS (Grande et Moyenne Surface). La consommation de viande bovine en GMS baisse constamment de 2 à 4 % annuellement. Cependant, la demande reste stable sur le plan national.

Des solutions existent pour redynamiser la production en GMS. Une solution serait que l’unité de production ait plus de contact avec l’amont et l’aval de la filière. En effet, avec une réintégration de la gestion des stocks des GMS ou des animaux en abattoir, l’unité pourra répondre plus précisément à la demande et ainsi éviter le gaspillage de ressources.

Les IAA (industrie agro-alimentaire) travaillent uniquement en affinage plastifié pour leurs viandes. L'affinage des carcasses en chambre froide pourrait amener des possibilités différentes avec un coût certes plus élevé mais permettant d'avoir une viande avec plus de goûts.

La filière viande des GMS recherche des producteurs ovins

 

Pour certains secteurs, l’industrie manque d’approvisionnement et est obligée d’importer de la viande comme c’est le cas pour l’agneau. En effet, avec la crise que la filière a rencontré il y a quelques années, la production française ovine est déficitaire comparée à la demande.

« On voit bien que la demande est là pour la filière ovine ce qui permettrait d’apporter un axe de production pour les jeunes éleveurs désirant s’installer » a fait remarquer Arnaud Buat président de la CR52.

Dans une période où l’installation de nouveaux éleveurs se fait rare par crainte de la crise, la demande de viande ovine permettrait de relancer ce secteur. À condition que des mesures soient prises pour aider les éleveurs ovins avec les problématiques de la filière. On peut citer le problème des attaques de loup qui est loin d’être résolu.

Les prix payés ne couvrent pas les coûts de production des éleveurs

 

Aujourd'hui, pour exemple la viande bovine est payée au kilo entre 3.20€ et 3.50€ aux éleveurs. Ce qui est insuffisant pour couvrir les charges liées à la production. Ainsi, l'interprofession réclame un prix de 5€ le kilo pour pouvoir couvrir ces charges. La Coordination Rurale rejoint l'avis de l'interprofession et demande des prix rémunérateurs pour nos éleveurs.

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