La CR 32 a envoyé ce courrier ci-dessous aux politiques *

Mesdames, Messieurs,

Par la présente, la Coordination Rurale du Gers tient à vous faire part de sa plus grande inquiétude quant aux conséquences de l'application du plan d'éradication de la grippe aviaire voulu par les pouvoirs publics et une partie des professionnels, tel qu'il a été défini à ce jour.



Considérant que :
‐ Le caractère disséminé et la faible densité des élevages rendant peu probable une épidémie,
‐ Que l'arrêt de la production durant plusieurs mois entraînera des baisses de chiffre d'affaires de plus de 50%,
‐ Que la mise en place d'un vide sanitaire unilatéral sur 18 départements entraînera une baisse de la production française de palmipèdes gras de plus de 40%,
‐ Que la baisse de la production française sera substituée par d'énormes importations,
‐ Que la reconquête des marchés perdus sera extrêmement longue et difficile et compromettra la reprise des élevages,
‐ Qu'à la reprise de la production, les marchés saturés entraîneront une baisse des prix,
‐ Qu'il faudra plusieurs années pour revenir au niveau de commercialisation et donc de production atteint aujourd'hui,
‐ Que la gestion du repeuplement des élevages à l'issue du vide sanitaire sera complexe par manque de canetons,
‐ Qu'un arrêt total de la filière coûtera des sommes considérables en soutien aux éleveurs, à tous les acteurs et en perte d'emplois,
‐ Que le soutien financier prévu devra aller au‐delà de la période d'arrêt et continuer jusqu'au retour en pleine production de chaque élevage,
‐ Qu'à la suite de récentes mises aux normes, les éleveurs se retrouvent très endettés,
‐ Qu'à l'issue de cette crise, les éleveurs seront dans l'incapacité de financer les nouvelles normes de biosécurité,
‐ Que les besoins locaux durant la saison touristique ne pourront être assurés,
‐ Qu'aucune consultation de notre syndicat n'a eu lieu en amont de cette décision,
‐ Que ce vaste plan de vide sanitaire n'offre pas la garantie d’une éradication du virus,

La Coordination Rurale 32 demande à ce que la mesure envisagée soit reconsidérée.


Par ailleurs, nous avons appris qu'une solution alternative avait été proposée par la DGAL.
Elle consiste à un fractionnement en deux ou trois parties de la zone concernée par le vide sanitaire, entraînant ainsi des arrêts partiels de production. Les départements touchés seraient les premiers concernés évidemment.
Cette solution n'a visiblement pas été voulue par les professionnels consultés.
Pourtant, elle permettrait un maintien de production favorisant l'approvisionnement des marchés et leur conservation.
De plus, des arrêts et redémarrages étalés dans le temps seraient plus facilement gérables quant à la fourniture des canetons et oisons, et auraient moins d'impacts sur l'ensemble des outils industriels de la filière.
La solution d'un vide sanitaire par zone est, sur les plans techniques, économiques et sanitaires, la moins traumatisante.
Si la lutte contre l'influenza aviaire n'est pas à remettre en cause, la méthode retenue est manifestement disproportionnée et ses conséquences désastreuses.

La Coordination Rurale 32 demande également à ce que la vaccination soit envisagée.

Dans cette attente, nous vous prions d’agréer, Mesdames, Messieurs, l’expression de notre haute considération.

François DURAND
Président de la Coordination Rurale 32


 

*
M. le Ministre de l'Agriculture, de l'Agroalimentaire et de la Forêt,
M. le Préfet du Gers,
M. le Directeur de la DRAAF Midi Pyrénées Languedoc Roussillon,
M. le Directeur de la DDT du Gers,
MM. les Députés du Gers,
MM. les Sénateurs du Gers,
Mme la Présidente du Conseil Régional Midi Pyrénées Languedoc Roussillon,
M. le Président du Conseil Départemental du Gers,
M. le Président de la Commission Agriculture, Forêt, et Environnement du Conseil Départemental du Gers,
M. le Président de la Chambre d'agriculture du Gers,
M. le Directeur de la DDCSPP du Gers,



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