OCM ou DPU viticoles ?

Les administrateurs de la Coordination Rurale de l'Aude se sont réunis pour en débattre. L’enveloppe de l’OCM est passée de 172 millions d’€ en 2009 à 284 millions d’€ en 2012. Aujourd’hui l’Union Européenne recherche plus de cohérence et souhaite sortir du système qui consiste à planter, distiller et arracher.

 

Les aides vont être orientées vers la restructuration du vignoble et l'investissement. FranceAgriMer doit décaisser les 284 millions d’€ de l’OCM avant le 15 octobre, l’an dernier l’enveloppe a été intégralement consommée. Chaque pays détermine l’orientation des aides. La France a opté pour un financement minimum des prestations viniques, en privilégiant 3 axes :

• Promotion vers les pays tiers

• Reconversion des vignobles

• Investissement

 

En ce qui concerne l’aide à l’investissement, la CR se positionne pour un plafonnement en pourcentage dégressif suivant l’importance du montant et pour l’arrêt des financements de type embellissement. Aujourd'hui, la complexité du dossier de demande d’aide à l’investissement fait que cette mesure bénéficie surtout aux gros groupes.

 

DPU viticoles ou maintien de l’OCM ?

 

Si la viticulture décide d’entrer dans la PAC et de prendre les DPU viticoles, il faudra renoncer à l’OCM. FranceAgriMer ne gèrerait alors que 10 millions d’€ affectés à la promotion, la recherche et le développement. Les viticulteurs ne bénéficieraient plus des aides à la restructuration du vignoble ni des prestations viniques et devraient donc en supporter le coût, puisque les aides au transport seraient stoppées. A noter que les viticulteurs du Languedoc Roussillon sont les plus gros bénéficiaires des aides à la reconversion.

 

Les DPU vont devenir des Droits à Paiement de Base (DPB), 1 DPB = 78 € environ, plus 100 € de verdissement. En 2019, le DPB atteindra environ 180 € toutes productions confondues suite à un lissage général des DPU en Europe (selon les données fournies par la CDOA 11, FranceAgriMer annonce un DPB = 280 €). Le verdissement correspond à des mesures environnementales auxquelles devront se plier les viticulteurs comme l’interdiction du désherbage total, la mise en place d’un couvert végétal l’hiver... ce qui engendrera travail supplémentaire et surcoûts.

 

Par contre si la viticulture choisit l'OCM viticole, elle bénéficiera du maintien de l'enveloppe à 280 millions €. De plus, si l’UE impose les DPU, les viticulteurs bénéficieront de l’OCM et des DPU, ce qui semble fort probable à ce jour, bien que rien ne soit encore fixé.

 

La section viticole de la Coordination Rurale se positionne en faveur du maintien de l’OCM. La mise en place des DPU au détriment de l’OCM risque d’accélérer le vieillissement du vignoble puisque sans l'aide à la restructuration, les viticulteurs ne pourront pas renouveler leur vignoble. D’autant que de nombreuses contraintes environnementales parfois coûteuses se grefferont à leur entrée dans la PAC. De plus, si le choix du DPU est fait, les viticulteurs n'en profiteront pas : il sera promptement subtilisé par l'aval par une baisse générale du prix du vin, comme cela a été le cas pour le lait.

 

Les Droits de Plantation

 

Il manque 50 voix pour obtenir la majorité qualifiée et rouvrir le dossier des droits de plantation. Ces voix correspondent à celles de la Pologne, la Belgique et la Bulgarie qui n'ont pas encore donné de réponse. La CR se bat pour le maintien des droits de plantation, ou à défaut, la mise en place d'un système de régulation de la production équivalent.

 

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